Vers une tenue unique à Talmont-Saint-Hilaire ? Les explications du maire
Publié : 17 décembre 2023 à 20h17 - Modifié : 17 décembre 2023 à 20h20 par Hélène HAMON
La tenue unique devrait être mise en place l'année prochaine dans trois des quatre écoles de Talmont Saint-Hilaire, en Vendée. Une initiative lancée et défendue par le maire Maxence de Rugy. Explications.
C’est une petite révolution qui se prépare à Talmont Saint-Hilaire. En 2024, trois écoles sur quatre devraient instaurer une tenue unique dans leur établissement. En effet, trois écoles sur quatre se sont prononcées en faveur de cette initiative, lors d’un sondage organisé auprès des parents d'élèves, le mois dernier en ligne. Concrètement, il ne s’agit pas réellement d’un uniforme mais d'une surchemise qui pourra être portée par-dessus les vêtements.
"Quand on vient à l’école, on met cette petite blouse, cette surchemise pour marquer son appartenance"
La proposition émane du maire, Maxence de Rugy, bien avant les annonces du ministère de l’éducation, Gabriel Attal. "On a proposé une tenue unique, qui nous semblait moins onéreuse, et il y a un côté très pratique : une tenue unique se met par-dessus les vêtements, finalement, nous ne sommes pas très intrusifs dans la manière dont on s’habille. Mais quand on vient à l’école, on met cette petite blouse, cette surchemise pour marquer son appartenance, et à la sortie de l’école, on l’enlève, c’est souple, facile et peu contraignant. Aujourd’hui, le ministère propose d’aller plus loin dans un uniforme avec un trousseau de deux pantalons, cinq polos et deux pulls avec un cofinancement état-collectivités à 50/50. L'Etat l’a bien précisé : il y aura la possibilité de personnaliser cet uniforme au niveau local".
Le dernier mot donné aux conseils d'école
Le sondage réalisé par la mairie a montré que les parents d'élèves accueillaient la mesure chaleureusement. Toutefois ce n'est pas eux qui auront le dernier mot mais les conseils d'école, qui auront lieu en février 2024. Si le dispositif est adopté, chaque élève recevra deux blouses à la rentrée 2024, elles seront financées par l’état et la collectivité à 50 - 50.
"Pour mettre en œuvre cette mesure, il n’y a que les conseils d’école et les conseils d’établissement qui puissent valider cette initiative. Ce n’est pas au niveau législatif, ni au niveau de la mairie mais bien dans chaque conseil d’école que les parents, les enseignants et la mairie auront à se prononcer sur l’effectivité de la mise en œuvre de la tenue unique. Objectif, qu’à partir du mois de février on puisse réunir ces conseils d’établissement pour qu’ils puissent instaurer la tenue unique. Les parents d’élèves sont plutôt pour à 56%. Ce n’est pas un vote scientifique mais on sent qu’il y a plutôt une approbation des parents d’élèves. Forts de cette approbation, les conseils d’école vont délibérer : 56% suivant les écoles, ça fait trois établissements sur quatre qui sont a priori favorables à cette mise en oeuvre".
Une mesure qui comporte des limites
Maxence de Rugy reste toutefois lucide sur ce dispositif dont il est l'instigateur dans sa commune : "la tenue unique ne va pas tout régler... L’uniforme peut participer très concrètement et visuellement, à l’esprit de groupe. Ainsi, les élèves sont fiers d’appartenir à leur école et à leur commune. L’uniforme montre que nous avons plein de points communs malgré nos différences. Après, je ne suis pas naif et je ne crois pas que l’uniforme puisse tout effacer. Ceux qui pensent que l’uniforme est une réponse à tout se trompent mais c’est une réponse.
Quand, dans une société on voit le repli sur soi, le communautarisme, le fait de rappeler que l’école est un sanctuaire inviolable, comme le disait Jean Zay (ancien ministre de l’Education nationale), que l’école c’est l’école de la République... c'est important de la signifier par une tenue. Alors, ça ne va pas tout régler mais le fait de la mettre en œuvre, ça veut dire quelque chose de notre volonté de vivre ensemble."
Au-delà de cette tenue unique, l'édile de Talmont compte mettre en place la levée des couleurs et le chant de la Marseillaise trois fois dans l’année : le jour de la rentrée, le 11 novembre et le 8 mai.