Variole du singe : la vaccination s'organise à Nantes

Publié : 27 juillet 2022 à 10h06 - Modifié : 27 juillet 2022 à 10h08 par Alexandra BRUNOIS

128 doses du vaccin contre la variole du singe sont disponibles chaque semaine à Nantes
Crédit : Photo d'illustration (Pixabay)

L’Organisation Mondiale de la Santé a déclenché le plus haut niveau d’alerte face à la variole du singe… L’inquiétude monte à travers le monde. Plus de 1 500 cas ont été recensés en France et pour faire face au virus, les premiers centres de vaccination voient le jour dans le pays. Des lieux prêts à affronter ce nouveau défi sanitaire. C'est le cas à Nantes. Reportage de Fabien Lhoste

Face à l'urgence, un centre de vaccination contre la variole du singe a ouvert ses portes hier à Paris. L'Ile-de-France est en effet la région qui compte le plus de cas de contaminations au Monkeypox : environ 1 000 cas pour 1 745 dans toute la France., plus de 16 mille dans le monde.

Des centres de vaccinations sount ouverts un peu partout en France et notamment dans l'Ouest... comme à Nantes où 128 doses sont à disposition chaque semaine depuis lundi. 

Des ressources importantes sont déployées pour éviter une autre pandémie. Objectif : être mieux préparé et réactif. Mais ce dispositif peut-il tenir dans le temps ? Julie Coutherut, médecin et coordinatrice du Centre Fédératif de Prévention et de Dépistage 44 au CHU de Nantes, nous raconte la mise en place…

"On a été extrêmement réactif. Moins d’une semaine après l’avis de l’AHS, on a pu mettre en place ce centre de vaccination avec une montée en charge progressive de la capacité à vacciner. On a pu être aussi réactif en s’inspirant de l’expérience que l’on avait eu pour monter les centres de vaccinations covid au sein du CHU de Nantes… Pour faire les premières et les deuxièmes doses, c’est un peu plus de 800 doses qu’on a proposé… On a mobilisé les personnes formées pour répondre à ce besoin urgent de monter ce centre de vaccination « monkeypox » … Comment continuer à faire fonctionner ces centres de vaccinations sur plusieurs mois ? Quel va être le relais pris par du personnel potentiellement extérieur au fonctionnement de ces centres de vaccinations ?"

Julie Coutherut est médecin et coordinatrice du centre de vaccination de Nantes
Crédit : Fabien Lhoste

Les rendez-vous pris d'assaut

ça se bouscule pour prendre rendez-vous. Entre congés et pénurie, le personnel peut parfois manquer à l’appel, alors que la demande régionale est forte. Julie Coutherut est médecin et coordinatrice du Centre Fédératif de Prévention et de Dépistage 44 au CHU de Nantes. Elle mise sur le déploiement croissant de créneaux.

« Les plages de consultations, qui sont ouvertes progressivement au gré de notre capacité à vacciner, sont prises très rapidement, dès qu’elles sont disponibles. Il y a des gens qui essayent de prendre rendez-vous et qui n’y arrivent pas… Le message à faire passer est qu’il faut regarder très régulièrement cette page Doctolib. Des créneaux s’ouvrent au fur et à mesure de notre capacité à ouvrir des plages supplémentaires. »

Les créneaux de vaccination sont pris d'assaut sur Doctolib
Crédit : Fabien Lhoste

Les personnes à risques ciblées

Une campagne de sensibilisation a été lancée pour promouvoir cette vaccination préventive. La variole du singe se transmet par contact direct, notamment par les muqueuses et les lésions cutanées. Julie Coutherut, médecin et coordinatrice du Centre Fédératif de Prévention et de Dépistage 44 (CFPD 44) au CHU de Nantes, nous liste les personnes à risque.

« Aujourd’hui, les personnes étant dans les indications de la vaccination préventive sont les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes multipartenaires ou des personnes transsexuelles multipartenaires, les personnes en situation de prostitution et les professionnels des lieux de consommation sexuel… Il y a une forte mobilisation, très réactive, du personnel formé pour répondre à cette demande… C’est des personnes cibles qui viennent en consultation parce qu’elles ont pu avoir accès à l’information soit par les médias grand public, soit par des médias communautaires ou en cherchant directement sur internet. »

Les personnes à risques appelées à se faire vacciner
Crédit : Fabien Lhoste

Pour rappel, les symptômes de la variole du singe sont fièvre, maux de tête, douleurs dorsales et éruption cutanée, douleurs abdominales et sensation de malaise intense. Vous pouvez vous faire dépister dans des centres prévus à cet effet. Des centres de vaccination sont ouverts dans la plupart des grandes villes de Bretagne et des Pays-de-la-Loire.

La "monkeypox" pourrait changer de nom

A New-York, la ville demande de rebaptiser la variole du singe… Un nom qu’elle juge stigmatisant et qui pourrait pousser certains malades à s’isoler plutôt que demander des soins.