Vacances de la Toussaint : les touristes bien présents dans l'ouest
Publié : 23 octobre 2022 à 20h51 - Modifié : 23 octobre 2022 à 20h57 par Dolorès CHARLES
Avec les difficultés liées au carburant et aux grèves de ces dernières semaines, les professionnels du tourisme on pu craindre un impact sur la fréquentation pendant les vacances de la Toussaint, mais en Bretagne comme en Pays de la Loire, les annulations de séjours sont rares.
La pénurie de carburant, les grèves et l'inflation vont-elles impacter l'activité touristique, dans l'Ouest, pour ces vacances de Toussaint qui démarrent aujourd'hui et pour deux semaines dans nos académies de Nantes et Rennes ? Il semble en tous cas que les vacanciers sont bien au rendez-vous, sur les routes comme dans les gares.
Sur la Côte d'Emeraude
En Bretagne et Pays de la Loire, les annulations de séjours sont rares. Un soulagement pour Oscar Legendre, gérant du bar-hôtel "Port Malo" à Saint-Malo, et président de l'UMIH (Union des métiers de l'hôtellerie) Côte d'Emeraude (35), à quelques jours de l'ouverture du village de la Route du Rhum (ndlr : le village de la course ouvre ce mardi 25 octobre à Saint-Malo) :
"Ce sont des vacances de Toussaint équivalentes à des journées de saison du mois d'août, et notamment la dernière semaine de la Route du Rhum. Avec un taux d'occupation aux alentours de 70 ou 80 % pendant les vacances de la Toussaint... et évidemment pour la semaine du départ de la Route du Rhum, on est quasiment tous à 100 % ! Ça booste les ventes ! On a fait une belle saison 2022, et ça continue avec la Route du Rhum et on espère que ça se terminera très bien avec les vacances de Noël... maintenant, on travaille bien à chaque vacances."
Sur la Côte d'Emeraude, la fréquentation s'annonce digne de l'été, boostée par la Route du Rhum, et les pénuries de personnel se résorbent, selon Oscar Legendre joint par Yann Launay : les actions lancées dans l'année commencent à porter leurs fruits : "on a mis un site internet pour l'emploi en place pour booster les CV et récupérer des travailleurs saisonniers. On a créé des logements pour pouvoir accueillir les saisonniers et leur offrir un emploi et un logement. On travaille sur tout ça et on s'adapte maintenant à la demande des salariés. La preuve, c'est qu'il y a eu "la Brasserie du Rhum" qui s'est montée. Il y avait 120 personnes en recrutement et il les a trouvées facilement."
L'arrière-saison s'annonce très bonne
Les professionnels du Finistère s'attendent à une belle fréquentation, sur les deux semaines de vacances. Dan Mac Guigan, le vice-président d'origine irlandaise de l'Union des métiers de l'hôtellerie du Finistère, est résolument optimiste. Après avoir consulté ses confrères, il confirme à Yann Launay qu'il n'y a pas eu de vague d'annulations, et que cette arrière saison s'annonce très bonne : "ici, dans le Finistère, on n'a pas de problème de gazoil, et on incite les touristes à venir faire le plein et rester un peu en vacances. Il y a aussi la solution du train, un Paris - St Malo ; un Paris-Brest ou un Paris - Quimper c'est vite fait aussi.. De toutes façons, ils ont besoin un peu de vacances avec ce qui se passe, ça va leur faire du bien de venir ici cet automne ! On n'a pas de problème de clientèle, mais on a surtout un problème pour trouver du personnel."
D'après une étude menée pour Abritel, un tiers des Français envisageait de partir en vacances à la Toussaint, mais 35% d'entre eux envisageaient un séjour plus court que lors des années passées. Le Finistère et l'Ille-et-Vilaine comptent parmi les destinations plébiscitées par les Français pour ces vacances automnales.
Des inquiétudes en Vendée
Hélène Barral, directrice des Gîte de France en Vendée juge le taux de réservation particulièrement satisfaisant, pour ces vacances de Toussaint. Des clients ont exprimé des inquiétudes, mais de façon très minoritaire, et sans annuler leur séjour pour autant : "c'est vrai qu'avec le contexte toujours un peu instable, les pénuries d'essence ou l'inflation, il faut rassurer nos clients. Et c'est vrai qu'ils privilégient plutôt des séjours plus courts et des gîtes à des tarifs intéressants. On va dire que sur la Vendée, on est quand même sur un territoire où on n'a pas beaucoup de pénurie pour l'instant, contrairement à d'autres secteurs... Ils se déplacent et viendront pour la Toussaint en Gîtes de France : on a un meilleur taux de réservations qu'en 2019. On voit bien qu'on a un rallongement de cette arrière-saison en septembre et octobre. Les gens partent de plus en plus souven, sur des séjours plus courts mais plus souvent. On est contents du taux d'occupation, et du niveau de réservations qui est meilleur d'année en année."
Le gîte reste la tendance post-Covid
Hélène Barral se dit assez sereine pour les congés de Toussaint comme pour Noël et le printemps prochain, qui enregistrent déjà des réservations : la destination Vendée attire, et le mode d'hébergement proposé par les gîtes de France a de quoi tirer son épingle du jeu : "on est aussi sur des tarifs intéressants ! En gîtes, on peut toujours faire sa cuisine, ses propres courses... On va peut être un peu moins au restaurant. On regarde un peu ce qu'on va faire comme visite. On peut se retrouver et partager en famille, et entre amis... et ça, c'est très recherché depuis le Covid-19, et puis, on est en pleine campagne et les gens ont besoin de nature, de sérénité et de se ressourcer. Cela correspond bien aux attentes actuelles et on surfe toujours sur cette tendance où les gens vont rechercher une maison en campagne ou en bord de mer. Enfin c'est l'occasion de partager les frais entre copains."