"Brutal et inacceptable" : les élus réagissent au plan de licenciement chez Yara, à Montoir

Publié : 6 novembre 2023 à 11h33 par Tom ROSSI

L'usine d'engrais chimique Yara à Montoir-de-Bretagne.
Crédit : Tom Rossi

Plutôt que de faire des travaux de mise aux normes environnementales, l'usine d'engrais Yara à Montoir-de-Bretagne, a fait le choix d'un plan de licenciement économique. 139 postes sur 171 vont être supprimés. Salariés, élus et riverains sont "en colère".

La très mauvaise surprise à Montoir-de-Bretagne. L’usine d’engrais chimique Yara compte supprimer 139 postes sur 171. La multinationale norvégienne met en avant une baisse des ventes, et un site de Montoir déficitaire ces cinq dernières années. Depuis 2011, cette usine est régulièrement mise en demeure pour ses rejets polluants. Yara a d’ailleurs dû payer une amende record de plus de 500 000 euros en juin et se mettre aux normes lui aurait coûté plusieurs dizaines de millions d’euros. 

"Il est temps de se faire respecter"

Le député de la circonscription, Matthias Tavel est "en colère". Selon l’Insoumis, Yara a scellé le sort de l’usine par son inaction : "on ne pouvait pas continuer comme cela, nous sommes tous d'accord mais la réponse écologique ne peut pas être la casse sociale". Et d'ajouter, "Yara prend tout le monde pour des imbéciles depuis des années, les riverains et les salariés particulièrement. On voit bien que le refus d'investir dans l'outil de production pour qu'il respecte les normes écologiques cachait en fait un progrès de fermeture. C'est très injuste pour les salariés, et c'est inacceptable. Cette décision ne doit pas être acceptée par l'Etat. Il ne faut pas laisser Yara mettre tout le monde devant le fait accompli alors que cette entreprise se comporte très mal depuis des années. Il est temps de se faire respecter."

Injuste pour les salariés
Crédit : Tom Rossi

"Je suis abasourdi" : le combat des salariés ne fait que commencer.

Concrètement, l’usine ne produira plus d’engrais chimiques à Montoir. Yara souhaite en faire un point logistique de stockage, mais la CGT conteste ce licenciement économique dans la mesure où Yara France fait des millions d'euros de bénéfices. Le syndicat a mandaté un expert et le combat des salariés ne fait que commencer.

Thierry Noguet, le maire de la commune, apporte son soutien aux salariés. "Avec les associations, on voulait que l'usine se mette aux normes, pas qu'elle ferme. On sacrifie une centaine de familles, je suis abasourdi. Cette décision est brutale. Au lieu d'envoyer à l'Etat une feuille de route de mise aux normes de l'usine fin octobre, Yara  annonce une quasi fermeture de l'entreprise..."

"Décision brutale"
Crédit : Tom Rossi

Une mobilisation des salariés, des élus et des riverains est déjà avancée pour les prochains jours.