Une nouvelle campagne pour protéger les agents des routes
Publié : 4 octobre 2021 à 8h08 par Emilie PLANTARD
La DIR lance une nouvelle campagne de communication pour la sécurité de ses agents. En 2021, 6 d’entre eux ont été blessés dans 19 accidents.
« Trop d’accidents sur interventions, ça suffit ». Vous l’avez peut-être lu sur les affiches des aires de repos des routes de l’ouest, c’est le message véhiculé par la nouvelle campagne de communication du ministère des transports pour la sécurité des agents des routes de la DIR (Direction Interdépartementale des Routes). Les fameux bonhommes oranges, qui interviennent en cas de panne ou d’accident sur les routes nationales, sont en effet en première ligne lorsqu’ils sont en intervention. En moyenne, 5 accidents impliquant une équipe de la DIR sont à déplorer chaque semaine sur les routes françaises.
La DIR Ouest, qui regroupe les 2 régions de Bretagne et PDL, relaie bien sûr le message. Chaque année, les agents y effectuent 40.000 interventions sur les 1520 km de routes nationales et prennent des risques. D’autant que le nombre d’accidents a tendance à augmenter depuis quelques années. Arnaud Gauthier est directeur adjoint de la DIRO :
"Il y a un risque d’accident, c’est-à-dire que les usagers percutent nos fourgons voire même nos agents. En moyenne, on a quand même 18 accidents par an. Une année record en 2019 avec 34 accidents et cette année, on est déjà à 19 accidents en Septembre, avec 6 blessés parmi nos agents. Il y a aussi eu les confinements, à la fin de chaque confinement, on a eu une recrudescence des accidents puisqu’il y a eu une augmentation des comportements à risque."
Des conducteurs distraits
L’inattention est la cible de cette nouvelle campagne de communication. Le plus souvent, les camions sont percutés par l’arrière lorsqu’ils sont sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur la voie de gauche, suite à un manque de concentration des conducteurs.
"C’est principalement un manque d’attention, qui est liée souvent à l’usage des téléphones. Ça peut être aussi une vitesse excessive, et puis on a aussi des usagers qui sont sous l’emprise de stupéfiants. Les véhicules les plus impliqués sont souvent les poids-lourds, puisqu’ils sont impliqués sur 34% des accidents, alors qu’ils représentent à peine 13% du trafic. Un exemple sur les 2 derniers accidents, ils étaient liés à des poids-lourds. Dans le 1er cas, le chauffeur était sous l’emprise de drogues et dans le 2è, il était sur son téléphone."
Une augmentation du trafic routier
Entre 2014 et 2020, le nombre d’accidents sur intervention de la DIR a augmenté de 8%. Cela s’explique en partie par un trafic en hausse, notamment autour de Rennes et Nantes. Et plus de monde sur les routes, ça conduit potentiellement à plus d’accidents.
"D’année en année il y a une augmentation du trafic. Il y a eu cette période du confinement, on voit bien que depuis le mois de septembre, les transports en commun n’ont pas retrouvé leurs taux de fréquentation d’avant-crise. Ça veut dire qu’un certain nombre d’usagers a repris sa voiture et donc on a une augmentation de 4 à 5 % du trafic aux abords des métropoles et donc ça explique qu’on ait plus d’accidents, plus d’interventions sur les véhicules. Une deuxième raison, c’est qu’il y a beaucoup plus de véhicules qui tombent en panne, donc ça induit plus d’interventions de la part de nos agents et donc plus d’accidents."
Renforcer la sécurité : Une priorité
Alors la DIR doit communiquer, chaque année, pour prévenir, sensibiliser les automobilistes et les routiers. Une méthode efficace est l’exposition des véhicules accidentés, il y en a un sur l’aire de repos de Marzan dans le Morbihan, un autre sur l’aire de repos de Puceul en Loire-Atlantique. Pour mieux protéger ses interventions, la DIR travaille également à y renforcer la sécurité.
"Au-delà de la campagne de communication, nous on travaille aussi sur des actions visant à améliorer la signalisation, à la fois pour l’usager et aussi pour nos agents. Par exemple, on a des expérimentations sur des dispositifs d’alerte sonore, c’est-à-dire que quand un usager a pénétré par erreur dans une zone, il y a un signal sonore qui va prévenir nos agents qui pourront s’écarter. On a aussi des dispositifs lumineux qu’on essaie de rendre le plus efficace possible, on essaie d’innover pour protéger nos agents."
La campagne de communication est visible jusqu’au 5 octobre prochain.