Towt lancera son voilier cargo en 2023

C’est désormais officiel, c’est un chantier breton qui se chargera de la construction du voilier cargo de la société finistérienne Towt (basée à Douarnenez). C’est le chantier Piriou de Concarneau qui fera construire le navire... en Roumanie. Début des travaux au printemps pour une mise en circulation espérée à l'été 2023. Ce voilier cargo qui circulera à 95% à la voile, les 5% restant au moteur pour les manœuvres, permettra une économie de CO2 d’environ 90%. Guillaume Le Grand, président et cofondateur de Towt, avec Nolwenn Even : "c’est quand on fait une moyenne, sur certaines routes on va même bien au-delà. En Atlantique nord on arrive à près de 97% sur certaines routes en fonction des routages statistiques que nous avons parcourus, cela veut dire que l'on éteint le moteur tout le temps."

Des mensurations impressionnantes

Ce voilier cargo pourra naviguer 320 jours par an pour 20 000 tonnes de marchandises transportées à l'année. C'est "un navire qui fait 81 m de long, un très grand voilier. On pourrait dire plus grand voilier français, qui fera 64 m de tirant d’air, donc 64 m de haut au-dessus de l’eau, pour 6 m de tirant d’eau, donc de profondeur sous l'eau, et il pourra transporter près de 1200 tonnes de marchandises."

Un chantier en Roumanie

Les dirigeants de Towt multiplient par plus de 30 la capacité du navire par rapport à ceux dont ils disposent aujourd’hui. Le voilier cargo sera construit en Roumanie par Piriou. Son coût n’a pas été rendu public. L’objectif : contenir un maximum son prix afin qu’il reste compétitif, explique Guillaume Le Grand : "c'est un choix industriel qu’on fait avec le chantier Piriou, qui a un chantier Piriou Romania, très qualitatif, notamment sur la soudure et les aciers. En termes de valeur, c’est pas du tout la majorité, c’est même peu sur un navire finalement mais cela nous permet de garder la globalité du coût du navire assez bas et assez contenu pour rester justement dans la réalité économique,le coût du navire étant indirectement répercuté sur le coût du transport…"

Le vent un moyen de propulsion fiable et d’avenir

Pour Guillaume Le Grand, "on arrive aujourd’hui à bien comprendre les vents, grâce à des systèmes de routage mais également de télécommunication satellite. On peut considérer le vent comme une énergie qui au large peut permettre de pousser les navires, peut venir s'ajouter au système énergétique qui sinon n’est qu’un moteur et du carburant… Et donc on arrive à éviter à la fois les zones de pétole, les zones de dévente, où il n’y a pas de vent… et les zones de tempête, ou on veut quand même éviter d’aller… On va aller sur des zones où il y aura suffisamment de vent pour naviguer aux bonnes vitesses et en bonne sécurité... "

Plus de transparence

Towt a créé son propre label : Anemos, afin de faire sortir le transport maritime de l’opacité, quelque chose de fondamental. "Le transport est invisible, il n'existe pas réellement pour le consommateur final. Donc il est fondamental quand on veut mieux en faire de pouvoir l'expliciter en toute transparence au consommateur final. Ce label s'appelle Anemos (comme le Dieu Grec). Grâce à lui (ce label), le consommateur final peut retrouver pour chacun des voyages organisés, un numéro unique sur une tablette de chocolat pour un paquet de café, et il pourra retrouver la trace GPS du navire, ainsi que des données techniques sur la décarbonation, permise par ce transport, et souvent plus humaine également avec des photos de l'équipage, des couchers de soleil, etc."

Le contrat avec Piriou pourrait être le tout début de l’histoire. "C'est un concept de navire qu'on a co-construit avec Piriou et l'architecte naval Herskovits et Tobie. On a déjà, au titre de ce présent contrat, des options pour des navires supplémentaires..."  Towt se fixe l’objectif de mettre à l’eau une flotte de quatre navires d’ici 2026.