Titre de séjour : dead-line pour les ressortissants anglais de l'Ouest

Publié : 30 septembre 2021 à 8h35 par Dolorès CHARLES

Sainte-Trephine
Crédit : Jules Housseau

Les ressortissants anglais installés en France ont jusqu'à ce jeudi 30 septembre, pour régulariser leur situation administrative et demander leur carte de séjour, sans quoi ils devront retourner de l'autre côté de la Manche.

Cette conséquence directe du Brexit rappelle que certains territoires de l'Hexagone seraient totalement délaissés, si justement des Anglais ne s'y étaient pas installés il y a plusieurs années. C'est le cas de Sainte-Tréphine, dans les Côtes d'Armor. La commune compte à peine 200 habitants dont près d'un tiers de sujets de la Reine Elisabeth II, qui, au final, resteront bien là, au grand soulagement du maire Georges Galardon.

"C'est toujours une inquiétude pour un maire de voir une population importante qui s'en va, surtout qu'ici, ce n'est pas une concentration très importante. S'il y avait plusieurs couples à partir ça serait une inquiétude, et un vide pour notre commune. Ca apporte un peu de vie, il y en a qui sont bien intégrés, qui sont avec nous en permanence. Ca égaye aussi, le parler français et anglais ! Cela fait vivre notamment l'habitat. S'il n'y avait pas eu la venue d'un certain nombre de nos amis britanniques, un certain nombre de maisons seraient restées vacantes dans le temps. Peut-être un peu moins aujourd'hui avec la pression immobilière mais à une époque, il y a 15 ou 20 ans, oui, il y aurait eu des maisons vacantes et après on sait que des maisons plus ou moins abandonnées, c'est difficile de les restaurer."

Le maire de Ste-Tréphine, Georges Galardon
Crédit : Jules Housseau

Ici, on parle franglais !

Brent et sa femme vivent ici depuis plus d'une vingtaine d'années, et ils ont fait leur demande de titre de séjour : "ma vie est ici, pour moi, c'est bon, j'ai reçu un mail de la préfecture des Côtes d'Armor, maintenant, j'attends mon titre de séjour, et après ma vie sera complète en France ! Ici dans ma commune, mes amis français nous parlent en « franglais ». Ici mes amis sont plutôt des Français car je trouve que c'est nécessaire pour l'intégration dans la commune."

Brent, habitant de Ste-Trephine
Crédit : Jules Housseau

"On leur a appris à jouer aux boule"

Pour Josiane, qui vit ici depuis longtemps, cette « immigration » britannique est une bénédiction : "pour nous c'est important, pour l'économie, le partage. (Sans eux, le village ce serait quoi ?) Des maisons fermées, il n'y aurait pas de vie. Il y a du monde, ce ne sont pas que des résidences secondaires. On a des personnes maintenant qui habitent ici définitivement. Ils travaillent avec les Français, ils sont bien ancrés sur le territoire. Ils sont très intégrés dans la vie locale, au niveau du comité des fêtes. On leur a appris à jouer aux boules, ils sont très participatifs. Dès qu'il y a besoin d'un petit coup de main, ils sont très volontaires. Par exemple Brent a aidé à repeindre la porte de la chapelle, il a amené son savoir-faire car c'est un très bon peintre. Donc on partage beaucoup de choses !"

Josiane, habitante de Ste-Trephine
Crédit : Jules Housseau