Tempête Ciaràn. Le lent retour de l'électricité dans certains foyers bretons s'explique
Publié : 13 novembre 2023 à 18h39 - Modifié : 13 novembre 2023 à 18h46 par Dolorès CHARLES
Les suites de la tempête Ciaran en Bretagne, où 7 500 foyers restaient privés d’électricité hier soir (dimanche 12 novembre) dans le Finistère. Et ce malgré la mobilisation des agents d’Enedis à pied d’œuvre ce week-end. Le porte-parole d'Enedis Bretagne nous répond.
Douze jours après la tempête Ciaràn, plusieurs milliers de foyers bretons sont toujours privés d'électricité, principalement dans le Finistère, mais aussi en Morbihan et Côtes d'Armor. 1 500 agents d'Enédis sont pourtant mobilisés pour réparer, épaulés par des entreprises prestataires. Alors pourquoi est-ce aussi long, avant d'atteindre le rétablissement complet ?
Nous avons posé la question à Bernard Prost, porte-parole Enédis Bretagne : "On a eu énormément de poteaux arrachés, mais également des conditions de travail et d'accès sur les chantiers, rendues très compliquées parce qu'il pleut depuis une quinzaine de jours. Une très grande difficulté pour Enedis pour atteindre les les autres, de plus on n'est pas dans un dépannage traditionnel, on est plus dans la reconstruction. On a eu 8 000 poteaux qui ont été acheminés, on a reconstruit 1 000 kilomètres de lignes, c'est la distance entre Brest et Marseille et on est maison par maison, hameau par hameau, pour remettre l'électricité."
"On va adapter le réseau pour que celui-ci soit le plus résilient."
Des leçons seront-elles tirées de la tempête, peut-on garantir qu'à l'avenir, à force de vent égale, l'impact sur le réseau électrique breton sera moindre ? "Il y a un retour d'expérience qui est fait pour chacune des tempêtes ou des coups de vent, et à chaque fois, bien entendu, quand la reconstruction se refait, on va adapter le réseau pour que celui-ci soit le plus résilient, et on va regarder les zones potentiellement exposées aux vents et aux intempéries, pour faire passer le réseau vers d'autres chemins ou renforcer certaines lignes.
Le client est alimenté souvent par deux postes - un poste principal et si ce poste principal rencontre une défaillance, c'est instantanément un autre poste qui va prendre le relais, et ça, ça se développe et c'est ce qu'on va chercher à faire à chaque fois qu'on va moderniser le réseau."
"En 99, on était à 32 % de réseaux enterrés en Bretagne contre 50 % aujourd'hui."
Pourquoi ne pas enfouir toutes les lignes électriques, pour les protéger des tempêtes une bonne fois pour toutes, et ne pas avoir à réparer après chaque coup de vent ? "Sur la Bretagne, un chiffre en 99, on était à 32 % de réseaux enterrés et à l'heure où je vous parle, on est à 50 %. Il y a donc eu un effort conséquent, mais on ne peut pas en tirer partout. On le voit bien avec les inondations, ça peut être aussi très pénalisant et on a également la variété du terrain. On est sur des terrains très granitiques. En Bretagne, ce n'est pas toujours évident et facile d enterrer le réseau... en revanche, ce que je peux vous dire, c'est que sur le nouveau réseau breton et notamment la seconde partie suite à la tempête, cette reconstruction 98 % du nouveau réseau est enterrée."
Les réparations devraient prendre encore au moins la semaine. Pour réalimenter les derniers clients privés d'électricité sans attendre la fin des travaux, 200 groupes électrogènes supplémentaires sont arrivés en Bretagne ce lundi 13 novembre.