Taxirail veut sauver les petites lignes ferroviaires
Publié : 9 février 2022 à 17h49 par Dolorès CHARLES
Une start-up costarmoricaine aurait trouvé la solution pour sauver les petites lignes ferroviaires, menacées entre autres en région Bretagne.
La société Taxirail développe depuis quelques années à Plusquellec (Côtes-d'Armor), un train autonome qui permet le transport de voyageurs, et le fret. A l’origine de son développement, le rapport Spinetta selon Régis Coat, président de Taxirail, joint par Nolwenn Even. "En 2018, il y a eu le célèbre rapport Spinetta, qui a mis le feu aux poudres, et mis également en exergue la pertinence de la solution Taxirail pour répondre à cette problématique. L’approche de Jean-Cyril Spinetta était de dire : il y a 200 petites lignes en France qui représentent à peu près 9 000 kms de voies qui ne sont pas rentables, donc pourquoi ne pas les fermer ?"
La solution alternative
Pour les régions concernées, évidemment pas question de parler de fermeture. Aussi, Taxirail avance sa solution alternative avec son train autonome. "Nous développons une solution qui permet un service utile pour le voyageur. N’oublions pas que c’est pour lui qu’on travaille… Un service qui soit à coût maîtrisé pour la collectivité, et qui soit rentable pour l’exploitant. C’est un train très compact, qui mesure 6 m de long, 2m90 de large, 3m25 de haut, qui peut embarquer au maximum 40 voyageurs, dont 16 assis et deux emplacements pour les personnes à mobilité réduite. Cela peut voyager en convoi, ce qui veut dire qu’il y a trois modules de taxirail qui peut se suivre, ce qui nous donne une capacité théorique de 120 voyageurs."
6 lignes potentiellement sauvées en Bretagne
Le prototype sera testé à partir de fin d’année en Normandie (sur 1,6 km dans le secteur de Port Jérôme sur Seine). La production débutera si tout va bien dans un mois, en mars, pour une mise en service espérée en fin d’année. En Bretagne six lignes pourraient être sauvées : Morlaix Roscoff, Auray Quiberon, Carhaix Guingamp Paimpol, Saint Brieuc Loudéac Pontivy : "Pontivy est également connecté à Auray, et on a une desserte Nord-Sud de la Bretagne, rappelle Régis Coat. On a Rennes-Châteaubriant qui a été remise en état il y a peu, mais dont le service est notoirement insuffisant. Enfin il y a la Dol-de-Bretagne-Folligny (Normandie) qui dessert notamment le Mont-Saint-Michel."
Un service autonome
Les avantages de ce projet sont multiples : le train autonome est moins polluant, car hybride. Taxirail est un service à la demande sur les heures creuses, et puis sur le plan financier, les coûts du train autonome sont beaucoup moins onéreux, en termes d’acquisition et d’exploitation, et ils offrent enfin un service meilleur pour Régis Coat :
"On assure un service qui est largement meilleur, puisque c’est un système autonome. Ce qui veut dire qu’on peut fonctionner sept jours sur sept 24h/24. On va conserver le système du fréquencement pour les heures pleines… Mais aux heures creuses, on peut faire du transport à la demande, c’est à dire que d’une part s’il n’y a pas de demande il n’y a pas de véhicule en circulation, donc zéro usure du matériel et zéro pollution."