Spi Ouest-France : handi et valides dans le même bateau !

Publié : 30 mars 2024 à 9h37 - Modifié : 30 mars 2024 à 9h40 par Yann LAUNAY

Spi OF 2024 Noah et Ronan
Noah et son père Ronan à bord d'un Hansa
Crédit : Yann Launay

Pour la première fois au Spi Ouest-France, un rond de course est dédié à la voile handivalide. A bord de petits voiliers adaptés prennent place des binômes composés d'un navigateur valide et d'un navigateur en situation de handicap. Une trentaine de navigateurs participe à cette première. Tous motivés par le plaisir de régater, et par la volonté de prouver que la voile est réellement accessible à tous.

Direction le SPI Ouest-France qui se tient tout ce week-end à La Trinité-sur-Mer (56), avec des skippers amateurs et professionnels. Un évènement Hit West. Sur place, pour la première fois, un rond de course est dédié à la voile handivalide : qu'ils soient en fauteuil roulant, non-voyants ou porteurs d'un handicap mental, tous disputent les mêmes courses. Et parfois les deux équipiers sont en situation de handicap : c'est le cas de Nicolas et Gauthier, venus de Nantes. Nicolas est non-voyant, Gauthier est hémiplégique. Ils naviguent sur un voilier "Hansa" et se complètent efficacement.

Nicolas : "le Hansa est un bateau où on est l'un à côté de l'autre, avec la barre entre nous. Du coup c'est facile de communiquer, et que Gauthier me dise à quel moment il va falloir ouvrir les voiles ou pas".

Gauthier : "je lui annonce à l'avance quand on va enrouler une bouée, par exemple, pour qu'il puisse se préparer. Les concurrents, est-ce qu'il sont plus à gauche, est-ce qu'on est devant, derrière, à quelle distance de la bouée..."

Nicolas : "et on traduit bien le parcours, avant d'aller sur l'eau, Gauthier m'explique quelle bouée on passe en premier, etc.

Gauthier : "et après on essaye de faire le meilleur qu'on peut".

Nicolas : "Dans un premier temps, on vient surtout pour prendre du plaisir et ça fait voir aux gens que naviguer avec un handicap, c'est possible."

Nicolas et Gauthier
Crédit : Yann Launay

"Il faudrait ajouter des foils et essayer de faire décoller les Hansa, tout en gardant la sécurité qu'il y a dessus"

Noah est l'un des benjamins de la flotte. A 14 ans, il navigue avec un camarade du club handivoile de Brest, ou avec son père Ronan. Touché par une maladie de la moelle épinière, Noah se déplace difficilement à terre, mais retrouve toute son agilité sur l'eau, à la barre du Hansa, un voilier adapté de 3 mètres très fiable mais que Noah aimerait plus rapide.

"Comparé aux autres bateaux, il n'y a pas besoin de changer de côté, il n'y a pas besoin de faire contreproids, c'est un bateau qui ne se retourne pas. Je trouve que ce n'est pas non plus un bateau qui va super vite. C'est bien pour faire des régates, mais à l'avenir je pense que ce n'est pas un bateau qui pourra durer : nous les jeunes on veut des bateaux à sensations, on voit les valides avec des bateaux qui vont vite, et nous on a des Hansa qui ne vont pas super vite. Il faudrait ajouter des foils et essayer de faire décoller les Hansa, tout en gardant la sécurité qu'il y a dessus."

Noah
Crédit : Yann Launay

Certains concurrents se retrouveront dans quelques semaines, à nouveau dans le Morbihan : ils participeront au Championnat de France handivalide, à Lorient, du 17 au 20 mai prochains.