Les Soulèvements de la Terre à Nantes et en Anjou s'élèvent contre Lafarge et le béton
Publié : 8 décembre 2023 à 11h36 - Modifié : 8 décembre 2023 à 11h43 par Tom ROSSI
Une vingtaine de rassemblements sont prévus ce week-end en France contre la multinationale Lafarge et le monde du béton, notamment à Nantes (44) et Saint-Barthélemy-d'Anjou (49). Les associations écologistes dénoncent les pollutions, les destructions d'écosystèmes et l'artificialisation des sols engendrés par ce secteur d'activité.
Près de 200 associations se mobilisent ce week-end partout en France contre Lafarge et le monde du béton. En tête de file, les Soulèvements de la Terre appellent à un rassemblement ce samedi 9 décemnre devant la centrale à béton du groupe Lafarge, à Saint-Barthélémy-d’Anjou, près d’Angers, à 10 heures. Au même moment à Nantes, il y aura une mobilisation quartier Doulon contre l’artificialisation de plus de 25 hectares de terres fertiles. A l’initiative, on retrouve notamment les collectifs "Doulon résiste au béton!" et "Sauvons les Gohards".
"Un département français est bétonné tous les dix ans"
"Le monde du béton nous asphyxie, affirme Esther, militante nantaise. Cela provoque énormément de pollution de l’air, de l’eau. Le béton empoisonne les rivières, détruit les sols, les fonds marins. Ils viennent puiser en très grande quantité de l’eau et du sable, indispensables pour faire du béton." Et qui dit béton, dit artificialisation des sols explique Esther, "un département français est bétonné tous les dix ans. Ils artificialisent des terres agricoles, des zones humides, des forêts."
Pour ces militants, le symbole de ce monde du béton, c’est Lafarge, devenue en 2015 Lafarge-Holcim. "Le numéro un mondial du béton s’est associé avec le numéro 2 pour devenir un monstre du secteur, rappelle la Nantaise à Tom Rossi. "C’est une multinationale prédatrice, présente partout dans le monde." Lafarge-Holcim est une multinationale "mafieuse" selon Esther qui rappelle qu’elle est mise en examen pour complicité de crimes contre l’humanité. Elle est soupçonnée d’avoir versé en 2013 et 2014, via une filiale, plusieurs millions d’euros à des groupes terroristes pour maintenir en activité une cimenterie en Syrie.
Des solutions pour remplacer le béton
Pour autant, est-ce possible de faire sans le béton pour loger les populations? "Bien sûr, rétorque la militante, il y a déjà plus de trois millions de logements vacants en France et 3,7 millions de logements secondaires. Si on voulait loger les gens, on pourrait. La rénovation est aussi un levier important et puis on peut faire autrement : pendant des siècles, on a fait sans béton. Aujourd'hui, on l’utilise parce que c'est plus simple et que cela sèche très vite. Cela ne veut pas dire qu'on est obligé d'avoir du béton partout. Il y a plein d'endroits où l'on construit autrement et cela fonctionne aussi bien."
Actuellement, le secteur de la construction représente 40 % des émissions de CO2 sur la planète. A Nantes, pour tenter de limiter l’impact, le projet du futur CHU prévoit par exemple 20% de bois dans sa construction.
A Nantes, le rendez-vous est donné à 10 heures ce samedi, rue Henri Loiret à Doulon. 10h aussi à Saint Barthélemy d’Anjou et 11h à Tours, pour une déambulation carnavalesque, place jean Jaurès.