Séisme au Maroc. L'envoi de matériel est imminent depuis Plouha
Publié : 12 septembre 2023 à 10h31 - Modifié : 12 septembre 2023 à 11h30 par Dolorès CHARLES
Partout dans le monde et en France, des associations se mobilisent depuis la catastrophe au Maroc, pour récolter et envoyer du matériel et le nécessaire dans les zones sinistrées. Mais entrer dans le pays apparait compliqué. A Plouha, l'association "A bras ouverts" semble avoir trouvé la solution.
Après le séisme qui a frappé le Maroc, la solidarité se met en place dans l'Ouest (*) : à Plouha, dans les Côtes d'Armor, l'association "A bras ouverts" avait déjà réuni du matériel médical en vue d'un voyage humanitaire au Maroc prévu en novembre prochain, mais devant les événements, l'association souhaite affréter un camion au plus vite pour livrer ce matériel. D'autant que depuis deux-trois jours, les dons se multiplient.
Aziz Jardaoui, président de l'association, a détaillé à Yann Launay le matériel prêt à être expédié dans les territoires sinistrés : "il y a des fauteuils roulants, des déambulateurs, des lits ou des médicaments. Tout ce qui est paramédical et avec cette catastrophe maitenant des vêtements. Avant, on les acceptait pas, mais aujourd'hui on accepte tout. Il y a même des gens qui nous offrent des tentes. Là bas, au Maroc, ils ont besoin de tentes ! Pour envoyer au Maroc, tout est prêt et conditionné. On attend juste un transporteur et l'argent pour financer le voyage de Plouha à Marrakech, dans un délai le plus proche."
"Il y a des quartiers entiers, qui sont rasés"
Aziz Jardaoui connaît la région la plus durement touchée par le séisme, la région montagneuse d'Al Haouz, au sud de Marrakech. Les informations qui lui parviennent font état de besoins immenses pour les survivants : "c'est la région la plus oubliée du Maroc. Il n'y a que des pauvres qui vivent là-bas et les maisons sont faites avec de l'argile et de la paille. Avec la secousse tout est tombé, ce ne sont pas des constructions anti sismiques et il y a une urgence absolue. Les gens dorment en plein rue, ils ont rien à manger parce que c'est une zone isolée du Maroc. Pour arriver là bas, ce n'est pas facile et avec la catastrophe, toutes les routes sont coupées. Il y a des quartiers entiers, qui sont rasés."
Les tensions géopolitiques viennent interférer dans l'organisation de l'aide humanitaire
L'association A bras ouverts a réuni du matériel médical, des tentes, des vêtements, pour venir en aide aux sinistrés, et son président, Aziz Fardaoui, l'explique sans détour : les tensions géopolitiques viennent interférer dans l'organisation du transport de cette aide humanitaire : "tout le matériel qui vient de France avec des organisations françaises ne rentre pas car il y a des problèmes géopolitiques entre le Maroc et la France, à cause du Sahara Occidental. Le Maroc ne veut pas d'aide qui vient de la France sauf s'il y a des marocains... J'ai parlé avec quelqu'un des autorités et il m'a dit que si j'allais et partais avec eux, on pouvait rentrer ... mais je vais voir si tout ça est bien écrit. Je vais voir avec quelqu'un du Consulat, pour m'assurer que le camion entrer bien au Maroc."
Pour aider l'association, rendez-vous sur la page facebook d'A bras ouverts.
(*) La France promet 5 millions d’euros pour venir en aide au Maroc après le séisme du week-end dernier, qui a tué 2 800 personnes et blessé 2500 autres (bilan provisoire). De son côté le Maroc n’a toujours pas accepté l’aide de la France. Le gouvernement minimise et refuse de polémiquer mais il semble bien que les tensions diplomatiques viennent compliquer les choses, tout particulièrement la question du Sahara Occidental que la France ne reconnait pas comme un territoire marocain.
Autres exemples de solidarité : une campagne de dons est lancée à Quimper par l’association des travailleurs et commerçants Marocains : vente de gâteaux à la MPT de Penhars dimanche, et match de football solidaire. A Rennes, l’association "Mosaïque Bretagne Maroc" organise ce vendredi à 19h un grand couscous à la Maison Verte, quartier Villejean.