Sécurité : Après les drames, des chiffres de la délinquance en baisse à Nantes

A Nantes, le préfet de la Loire-Atlantique se veut rassurant. Quelques semaines après la médiatisation de plusieurs drames qui ont touché la ville (on se souvient notamment du viol de cette femme près du Hangar à Bananes ou encore du meurtre de cette mère de famille qui se rendait à son travail...), il a tenu à communiquer les chiffres concernant la sécurité publique sur les mois de septembre et octobre 2022. Lundi soir, entouré du directeur de la DDSP, de la maire de Nantes et du procureur de la république, le préfet a donc annoncé une baisse de près de 18% des atteintes aux biens à Nantes et de 1,6% des atteintes à la personne, par rapport à Septembre et Octobre 2021.

Didier Martin, le préfet de la Loire-Atlantique, au micro d'Emilie Plantard : "Il y a encore beaucoup d’efforts à faire mais quelques signaux positifs d’amélioration sont constatés en Loire-Atlantique et à Nantes, pour les mois de septembre et d'octobre 2022 quand on les compare aux mêmes mois de 2021, par exemple les cambriolages ont baissé de 18% sur le département et les faits de violence sur la voie publique ont baissé de 30% donc ce sont des améliorations intéressantes, qu'il faut inscrire dans la durée. Dans un contexte où il y avait des inquiétudes sur le niveau de délinquance en Loire-Atlantique, ce sont des résultats encourageants."

Les chiffres avaient explosé... et ils commencent à baisser

Les cambriolages, point noir sur l’agglomération de Nantes en 2021, ont par exemple baissé de 25% sur l’agglomération et les vols avec violence de 27%. Des chiffres qui s’expliquent notamment par l’arrivée de renforts policiers mais ils sont à relativiser puisque le nombre de faits avait particulièrement augmenté sur la métropole ces dernières années. Ce sont des signes positifs, mais attention le contexte reste fragile. Stéphane Lacour, directeur départemental adjoint de la sécurité publique : "La délinquance zéro n’existe pas. Le but de la Police c’est de la faire baisser au maximum, d'interpeller les auteurs, et de réussir à faire que tout le monde se sente en sécurité. Aujourd’hui la baisse de la délinquance est réelle, il y a des effectifs sur la voie publique donc cela participe à se sentir plus en sécurité, mais cela doit être poursuivi pour qu’il y ait des résultats encore plus probants sur la ville."

Les chiffres des infractions liées aux stupéfiants ont en revanche augmenté, ainsi que ceux des violences intrafamiliales, +11,6% à Nantes.

Reste le problème de la justice

La présence renforcée de la police sur le terrain se traduit par une augmentation de l’activité judiciaire, + 15% depuis le début de l’année 2022. Pourtant, les moyens n’ont pas augmenté au tribunal et c’est un problème pour la maire de Nantes, Johanna Rolland."La Police a mis des moyens nouveaux sur la table, ce sont les renforts envoyés après ma rencontre avec M Darmanin. La ville se mobilise, caméras supplémentaires, policiers municipaux supplémentaires... mais il faut que la justice se mobilise davantage. Dans une ville comme Nantes qui gagne 8 à 9000 habitants chaque année, si les effectifs de justice ne sont pas indexés sur les gains de population, il y a un sujet. J’appelle donc à la mobilisation du maillon justice."

Les efforts doivent se poursuivre

La maire de Nantes se félicite toutefois de ces chiffres mais elle veut rester lucide sur le sujet de l’insécurité dans sa ville. "Moi je suis d’une très grande prudence, je crois que ce qui est important c’est que tous les pouvoirs publics soient autour de la même table. Les chiffres sont positifs mais cette bataille se mène dans la durée, elle est difficile. C’est vraiment dans la durée que nous devons nous mobiliser." Le préfet a confirmé ce lundi soir la présence de l’unité CRS au moins jusqu’à la fin de l’année, en attendant la création d’une unité pérenne en 2024.

CHIFFRES VILLE DE NANTES :

Atteinte aux biens : -18,6%

Cambriolages : -12%

Vols avec violence : -26% à Nantes

Violences intra-familiales : +11,6%

Atteinte aux personnes : -1,6%

Infractions stupéfiants : +16%