Sécheresse : Les agriculteurs du Maine-et-Loire inquiets
Publié : 12 juillet 2022 à 10h38 - Modifié : 13 juillet 2022 à 16h41 par Emilie PLANTARD
Les arrêtés de restriction d’eau se sont renforcés alors même que la France s’apprête à traverser une nouvelle vague de de chaleur. Dans le Maine-et-Loire, les agriculteurs terminent les moissons du blé, du colza, de l’orge... Mais sont très inquiets pour les cultures en cours, comme le maïs ou le tournesol.
Dans l’ouest, seul le département des Côtes d’Armor n’a pris aucun arrêté concernant les risques de sécheresse. Le Finistère et le Morbihan sont en vigilance, comme une partie de la Loire-Atlantique. L’Ille-et-Vilaine et le nord de la Loire-Atlantique sont passés en alerte, avec quelques mesures restrictives. Mais les 2 départements de la Vendée et du Maine-et-Loire ont ajouté des alertes renforcées voire des situations de crise sur certains versants.
Dans le Maine-et-Loire, c’est surtout l’ouest et le sud du département qui sont concernés par les restrictions spécifiques en eaux superficielles. De la limitation de la période d’arrosage jusqu’à l’arrêt des prélèvements non prioritaires, les professionnels doivent s’adapter et dans l’agriculture, on tire la langue... Le président de la FDSEA49, Emmanuel Lachaize est inquiet car le problème ne vient pas de la seule sécheresse. "On est sur une sécheresse de printemps accentuée et combinée avec des fortes chaleurs. C’est exceptionnel. Et en plus on a subi ce même phénomène il y a 3 semaines... Donc quand on combine les 2, c’est difficile. Dès lors qu’on atteint les 40° à l’ombre, il n’y a pas beaucoup de plantes qui résistent."
Dans les prairies, les pertes sont déjà estimées à 45% et l’herbe ne repousse pas. Les agriculteurs puisent donc déjà dans les réserves d’hiver pour nourrir les bêtes...
Un scenario catastrophe en vue
Les moissons de blé, d’orge ou de colza touchent à leur fin. Un soulagement, malgré la sécheresse précoce qui a probablement réduit les rendements et la qualité. Reste donc les cultures dites de Printemps, comme le maïs, le tournesol. Les pluies qui ont succédé à la vague de chaleur du mois de juin n’ont pas suffi à remplir les nappes phréatiques et les rivières, alors que le déficit hydrique est estimé à 50% sur le département et qu’un nouveau pic de chaleur se profile déjà... "On est très inquiets pour le week-end qui arrive, avoue Emmanuel Lachaize, agriculteur aux Bois d'Anjou. A 3 semaines d’intervalle, revoir des températures au-dessus de 40... Tout va dépendre des prochaines semaines et jusqu’au 15 août. Et si on n’a pas de pluie significative jusqu’au 15 août, je ne donne pas cher de la production .Ce serait une catastrophe."
La grande lassitude des agriculteurs
Le président de la FDSEA49 est inquiet pour les cultures et les rendements de cette été 2022. Mais il se soucie surtout de l’état d’esprit des agriculteurs, qui se découragent face à l’impact du réchauffement climatique et ses enjeux. Et les cultivateurs ne sont pas les seuls à pâtir de ces chaleurs, les éleveurs aussi, malgré leurs efforts. "Les animaux souffrent, explique t-il, même si les agriculteurs sont partis depuis plusieurs années sur un schéma d’adaptation, avec de la brumisation ou des bâtiments beaucoup plus aérés, avec toutes ces notions de bien-être animal... Il n’empêche que même avec ces éléments-là, ces premières solutions, les animaux souffrent et la production baisse.
Le département du Maine-et-Loire, ce sont 5400 exploitations agricoles, dont 2300 peuvent irriguer.