Education. L'insatisfaction de la FSU 44 face à l'énième plan pour améliorer le niveau des élèves
Publié : 5 décembre 2023 à 21h26 - Modifié : 5 décembre 2023 à 22h05 par Dolorès CHARLES
Révision des programmes scolaires, nouvelle épreuve de maths au BAC, le brevet pour entrer au lycée, des groupes de niveaux pour combler les lacunes en maths et français, et des embauches d'enseignants... Voilà les mesures principales du ministre de l'Education, Gabriel Attal, qui veut enrayer la chute du niveau des écoliers français, mise en avant dans la dernière enquête Pisa.
Il veut élever le niveau de notre école ! Le ministre de l'Education, Gabriel Attal, a dévoilé ce mardi (5 décembre) son plan pour un "choc des savoirs", dans la foulée de l’enquête PISA, selon laquelle le niveau des élèves français âgés de 15 ans chute en maths et en compréhension de l’écrit. La France se retrouve en deçà de la moyenne des pays de l’OCDE, loin derrière des pays comme Singapour, le Japon ou la Corée.
Des groupes de niveau pour les maths et les français
Dans ce plan, Gabriel Attal propose de revoir les programmes scolaires en primaire, met en place une nouvelle épreuve de mathématiques au BAC, pour les classes de première (à partir de 2025-2026), rend le Brevet indispensable pour entrer au lycée, et instaure des groupes de niveau pour les maths et le français pour les élèves de 6ème et 5ème dès la prochaine rentrée, et pour les élèves de 4ème et 3ème en 2025. Enfin le dernier mot sera donné aux professeurs (et non aux parents) pour le redoublement. Les enseignants pourront même recommander aux élèves des stages de réussite pendant les congés scolaires, conditionnant leur passage dans la classe supérieure.
Moins d'effectifs dans les classes
Des mesures dénoncées en bloc par la FSU, qui propose une première solution pour améliorer le niveau des élèves : "il y a une (solution) évidente, mise en place dans bon nombre de pays, qui sont largement au dessus de nous dans le classement (Pisa), ce sont les effectifs par classe. Vous ne pouvez pas travailler correctement auprès des élèves en difficulté, quand vous avez une classe de 30 élèves en collège en quatrième, ce n'est pas possible... de la même façon, quand vous avez 35 élèves en lycée, ou 28 élèves en maternelle, au moment où il y a des apprentissages et des savoirs qui se mettent en place. Les pays, qui sont au dessus de nous, sont des pays qui investissent davantage dans l'école."
A la clef de ce plan, la création potentielle de milliers de postes d’enseignants, sur le quinquennat, mais pour Bernard Valin, co-secrétaire du syndicat en Loire-Atlantique, "c'est une vision extrêmement datée... On nous annonce des milliers de créations de postes pour faire des "groupes de niveau", mais cette année, on en supprime 3 000. Cette vision de l'école a été remise en cause par les gouvernements successifs, y compris dans les rangs de la majorité présidentielle. C'est un programme politique rétrograde, qui ne correspond pas du tout à la réalité de ce qu'on peut vivre au quotidien dans nos classes, et nos écoles."
Le dédoublement du CP au CM2
Le syndicat enseignant aimerait voir plus de classes dédoublées, pas seulement les CP-CE1 en Réseau d’éducation prioritaire (REP). "Le dédoublement touche les quartiers défavorisés et populaires, là où il y a le plus de difficultés scolaires. Si on veut faire quelque chose, qui tienne la route sur le court terme, faisons en sorte de dédoubler du CP jusqu'au CM2 et on verra à l'entrée en sixième, quels sont les résultats exacts de ces élèves...
Le problème de nos ministres français, c'est qu'ils sont là pour marquer leur trace, sans prendre en considération ce qui a été fait par les autres. Gabriel Attal balaie d'un revers de la main tout ce qui a été fait avant, et il essaye de nous faire croire que lui a la bonne réponse. Mais ce qu'il propose va faire exactement les mêmes effets" que les ministres précédents.
Un enseignant devant chaque classe : objectif non tenu
A la dernière rentrée de septembre, le gouvernement promettait "Un enseignant devant chaque classe", mais l’objectif n’a pas été tenu pour Bernard Valin de la FSU, interrogé par Dolorès Charles. "On a des collègues qui ne sont pas remplacés, des écoles qui appellent pour dire "il manque une professeur en CP, et on leur demande la durée de l'arrêt. Si c'est trois jours, on leur explique clairement qu'il y aura pas de remplaçant-e. On a un nombre incalculable d'écoles sans enseignant, que ce soit dans le premier ou le second degré. L'annonce qui avait été faite en septembre comme quoi cela n'arriverait plus, eh bien on se rend compte que ce n'est pas le cas !"
Le ministre veut enfin recourir à l’IA via une application nommée MIA, qui doit accompagner les élèves de Seconde, dans certaines matières. Elle sera accessible à partir de septembre 2024.