Retraites : les poubelles commencent à déborder à Nantes
Publié : 13 mars 2023 à 16h50 - Modifié : 14 mars 2023 à 14h33 par Emilie PLANTARD
Les sites de récolte des déchets de Nantes Métropole sont bloqués depuis la semaine dernière et les conséquences sont déjà visibles dans les rues. Le mouvement doit durer jusqu’à ce mercredi 15 mars, au moins. Les syndicats étant déterminés à faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites.
Les poubelles commencent à déborder à Nantes (44) et à Saint-Brieuc (22) où la grève des éboueurs dure depuis 8 jours. Les services de ramassage sont aux abonnés absents. A Nantes, les centres de traitement des déchets sont bloqués depuis la semaine dernière et jusqu’à ce mercredi au moins, jour de l’examen du texte de loi de la réforme des retraites en commission mixte paritaire. Et cette action pourrait s’étendre, c’est en tous cas ce que souhaite l’intersyndicale si la réforme n’est pas rediscutée... Et ce malgré les nuisances que ce mouvement peut engendrer.
"C’est à peu près 400 tonnes par jour"
Emilie Plantard est allé à la rencontre de Jérôme Cherré, secrétaire général de la CGT Nantes Métropole. "Le service des déchets a commencé son action mardi sur les trois sites, blocage total, non ramassage des déchets sur la ville de Nantes, c’est à peu près 400 tonnes par jour donc vous imaginez sur 5 jours ce que cela peut représenter... On sait que c’est un moyen de pression, après on n’a pas envie d’embêter les usagers, ce n’est pas notre rôle mais on sait que ça fait pression. Il faut savoir que le mouvement a fédéré, il n’y a pas que les services des déchets qui sont en action, il y a d’autres services. 70% des usagers de la ville de Nantes sont d’accord avec nous."
La France, pas encore à l'arrêt...
Le vote pourrait avoir lieu dès jeudi 16 mars à l’assemblée, mais avant des actions coup de poing sont prévues un peu partout. Après une baisse de la mobilisation samedi dernier (11 mars), les syndicats veulent amplifier le mouvement pour faire plier le gouvernement Borne, même s’ils ne parviennent pas à bloquer complètement le pays... "Depuis le 19 janvier, je rappelle qu’on est en manifestation, qu’on n’en a jamais vu d’aussi importantes, on fait ce qu’on peut, explique Jérôme Cherré. On a vu ce que cela a donné au Sénat, maintenant ça doit repasser devant la chambre des députés... Il n’y a pas que chez nous que ça bouge : dans l’énergie ça bouge, à Rennes, ça bouge, à Paris, Tours... Après vous savez, la lutte on fait ce qu’on peut mais là, la mayonnaise est en train de prendre, et c’est impossible que cette loi passe. On ne s’arrêtera pas, si ce texte devait être adopté ce sera un durcissement total."
Pas un départ à 64 ans
Pour l’instant en Loire-Atlantique, seule la ville de Nantes est touchée, mais l’intersyndicale veut étendre le mouvement et le prolonger si nécessaire, jusqu’au retrait de la réforme, au moins l’âge de départ. "On va voir s’ils font appel au 49.3... De toute façon, il ne faut pas que ça passe. Ici on a des agents, ce sont des maçons... En ce qui nous concerne, la moyenne d’âge est de 45 ans. Ce ne sont pas des gens qui viennent d’arriver, ce sont des gens qui ont déjà des problèmes, même dans l’administratif ils ont des problèmes de RPS, c’est pareil ! On souhaite partir à une heure raisonnable. Les gars, vous allez les faire travailler 2 ans de plus ? Allez derrière les bennes... Ce n’est pas jouable," estime Jérôme Cherré, de la CGT Nantes Métropole.
Avec la météo venteuse et pluvieuse, la mairie de Nantes recommande aux usagers de garder leurs poubelles chez eux autant que possible. Une assemblée générale interprofessionnelle sera organisée par les étudiants sur le parvis de la gare, ce mercredi 15 mars à 17H.
A Rennes, des manifestants bloquent les sites de collecte des déchets depuis ce matin. Aucun camion poubelle ne peut sortir des entrepôts. La collecte des déchets est également perturbée depuis la semaine dernière par la grève des agents à Saint-Brieuc.