Retraites : Les commerçants nantais redoutent une nouvelle manifestation
Publié : 27 mars 2023 à 16h40 - Modifié : 28 mars 2023 à 7h52 par Emilie PLANTARD
Nouvelle journée de mobilisation ce mardi 28 mars, des milliers de personnes sont de nouveau attendus dans les principaux rassemblements. Depuis la manifestation particulièrement violente du jeudi 23 mars, les commerçants du centre-ville de Nantes sont très inquiets.
C’est ce mardi la 10è journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats ont de nouveau appelé à manifester un peu partout dans l’ouest. A Nantes, en Loire-Atlantique, des milliers de personnes sont attendus à 10h30 au Miroir d’eau mais cette fois les commerçants du centre-ville sont particulièrement inquiets. Jeudi dernier (23 mars), 40.000 manifestants s’étaient réunis dans le calme, mais de violents affrontements avaient clôturé le défilé. Vitrines cassées, magasins pillés, commerçants menacés...
"On va être tous sur le carreau et nos salariés aussi"
Des dégâts survenus, après des soirées précédentes ponctuées de tensions avec de nombreux feux de poubelle. Les commerçants ne sont pas opposés au mouvement, mais ils redoutent les violences. Ils l’ont fait savoir à travers les associations. Olivia Delezinier est restauratrice, et membre du groupement GNI44 (Groupement des indépendants de l’hôtellerie) :
"Moi c’est la peur qui domine, et la peur de pouvoir survivre aussi. Nous les commerçants, on est des petites entreprises, avec le PGE, la hausse des matières premières et le coût de l’énergie, demain on ne peut pas multiplier par deux nos prix et nos clients ne vont plus venir : qu’est-ce qu’il va se passer ? On va être tous sur le carreau et nos salariés aussi. Au bout de 3 ou 4 manifestations violentes, on parle déjà de cris d’alarme et qu’on n’arrive plus à survivre alors quand cela va s’arrêter tout ça ?"
Stop à cette violence !
Les commerçants, déjà marqués par un contexte d’inflation et d’augmentation du prix de l’énergie, doivent subir cette nouvelle épreuve. Au-delà du manque à gagner, ce sont surtout les violences qui leur font craindre de nouvelles journées de mobilisation. Olivier Dardé est président de l’UMIH44 : "On a aujourd’hui des jeunes, des marginaux qui ne viennent que pour les violences et c’est ça qui nous fait peur pour les prochaines manifestations. On ne peut plus tenir comme ça, on a des salariés qui ont la boule au ventre avant de venir travailler, on a des petites entreprises qui sont endettées et sont en grande difficulté de trésorerie, avec un centre-ville qui a du mal à faire venir les gens dans les commerces... On a des restaurateurs qui ne peuvent pas sortir leurs terrasses ou qui n’ont pas de clients, dans l’hôtellerie on divise par deux les réservations, on est en grande difficulté donc stop à cette violence, c’est le message qu’on veut faire passer."