Retraites : En Loire-Atlantique, la CGT veut maintenir la pression
Publié : 6 avril 2023 à 8h30 - Modifié : 6 avril 2023 à 18h38 par Emilie PLANTARD
Après la nomination d’une nouvelle cheffe de file et une brève rencontre avec Elisabeth Borne, le mot d’ordre de la CGT reste la grève générale. Entretien avec le secrétaire de l’Union Départementale de Loire-Atlantique (UD 44).
Ce mercredi matin (5 avril), les représentants des principaux syndicats se sont entretenus avec la première ministre Elisabeth Borne. Ils sont restés une cinquantaine de minutes et ont choisi de quitter cette réunion que Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, a jugée "inutile". A l’issue de la rencontre, elle a parlé d’un gouvernement "obtus et déconnecté".
On n'attendait pas grand chose...
A Nantes, le secrétaire de la CGT 44, Fabrice David, n’est pas surpris de cette issue. "On n’attendait pas grand-chose de ce rendez-vous puisque Elisabeth Borne s’était exprimée dans les médias pour dire qu’elle ne reviendrait pas sur cet âge à 64 ans. Au préalable, quand on est allés à cette rencontre, c’était pour qu’elle enlève cette réforme, on ne peut pas continuer à discuter avec un gouvernement qui méprise à ce point les organisations syndicales, mais aussi la démocratie politique. On n’a plus rien à se dire aujourd’hui avec ce gouvernement."
Appel à la grève générale
Cela donne le ton de la mobilisation de ce jeudi 6 avril, avec des manifestations organisées un peu partout dans l’ouest. L’intersyndicale appelle à maintenir la pression, voire à durcir le mouvement en mobilisant plus massivement. Pour Fabrice David de la CGT 44, "l'important c’est que ça se développe, on voit bien qu’il y a un mépris du gouvernement, et il va aller jusqu’au bout. On n’a pas le choix aujourd’hui d’augmenter le rapport de force. Cela veut dire développer la grève, on appelle à la grève générale. Il faut que les gens opposés à cette réforme, qui sont majoritaires, deviennent acteurs et se mettent en grève."
Le gouvernement voit déjà l’après réforme
La première ministre a, elle, parlé d’une étape importante, et rappelé qu’elle n’envisageait pas d’avancer sans les partenaires sociaux tout en réaffirmant la nécessité de cette réforme. Le dialogue est au point mort, et les syndicats restent déterminés à faire tomber cette réforme. Ils ne discuteront de rien avant cela. "Ce n’est pas possible de tourner la page, la réforme serait adoptée et on passe à autre chose. Ce n’est pas possible vu la colère sociale qui s’exprime massivement, insiste le secrétaire de la CGT44 Fabrice David. On ne peut pas continuer à gouverner contre son peuple, et on sera sur une logique de barrage du débat, puisqu’on ne peut pas discuter d’autre chose que de cette réforme des retraites. On ne sait pas ce qui va se passer derrière mais la colère est profonde et cela peut déborder. C’est le président Emmanuel Macron qui en porte la responsabilité mais on part sur des semaines difficiles."
La nouvelle ère "Sophie Binet"
C’était un premier rendez-vous pour Sophie Binet, élue à la tête de la CGT le 31 mars dernier. Pour l’union de Loire-Atlantique, c’est une très bonne nouvelle de la voir endosser cette casquette, elle qui étudié à Nantes et qui y a démarré sa carrière militante. "Elle a été présidente de l’Unef Nantes et elle a marqué cette période. Sophie Binet est quelqu’un que je connais personnellement depuis une bonne dizaine d’années, donc on a déjà appris à travailler ensemble. Cela va être facile puisque c’est une grosse bosseuse, qui connaît parfaitement ses dossiers, et qui est dans le rassemblement. Elle n’est pas que dans la théorie, j’ai toute confiance dans la mise en œuvre de la feuille de route."