Retraites : A Nantes, Emmanuel Macron a ravivé la colère
Publié : 23 mars 2023 à 17h17 - Modifié : 23 mars 2023 à 18h10 par Emilie PLANTARD
Des manifestations se sont organisées un peu partout dans l’ouest à l’appel des syndicats. Au lendemain de l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, les manifestants ont voulu réagir à ce qu’ils considèrent comme du mépris, aujourd'hui (jeudi 23 mars).
Plus de 250 manifestations étaient organisées partout en France ce jeudi 23 mars, une trentaine de cortèges en Bretagne et Pays-de-la-Loire. On a compté des milliers de personnes à Brest mais aussi à Lorient où un commissariat a été pris pour cible par les manifestants, avec la sous-préfecture. "Inacceptables attaques et dégradations contre la sous-préfecture et le commissariat de Lorient" écrit le ministre Gérald Darmanin sur Twitter. A Quimper, 10.000 personnes ont pris part au rassemblement, et une partie d'entre elles se sont installées sur la RN 165, comme à Vannes. 35.000 manifestants à Rennes également, où les violences ont paralysé le centre-ville.
Le 49.3 ça ne passe pas !
A Nantes, en Loire-Atlantique, les manifestants étaient particulièrement nombreux, près de 40.000 personnes dont la colère a grandi au cours des dernières semaines. Il y certains détails de la réforme qui coincent toujours, mais il y a surtout la méthode qui a convaincu de nombreux citoyens à redescendre dans la rue. "Qu’elle soit nécessaire, on veut bien l’entendre, que l’accélération de la loi Touraine soit actée, ok, par contreque l’âge soit bloqué à 64 ans, qu’on ne donne aucune liberté contrairement aux autres pays... ce "64 ans" qui est un âge-butoir, personnellement c’est pour ça que je manifeste. Le 49.3 ça ne passe pas, c’est anti-démocratique... J’ai fait la première grève, c’est la 2è parce que je me dis que ce n’est pas possible... C’est compliqué financièrement mais on trouve que partir en retraite à 64 ans, ce sera encore plus compliqué financièrement si on part avant à cause de la décote donc on est très déterminés."
De l’huile sur le feu...
Cela va désormais au-delà de la réforme des retraites. A Nantes ce jeudi, sur les panneaux brandis par les manifestants, il est question du 49.3 et dans les rangs, on entend parler de mépris, de déni de démocratie... Les propos d’Emmanuel Macron la veille, ont particulièrement attisé la colère. Même si certains n’ont pas été surpris :
"J’ai écouté le résumé, cela ne sert à rien de s’énerver, il n’a plus rien à dire. Il nous ment depuis le début, c’est un homme cynique... Je n’ai pas réussi à écouter jusqu’au bout parce que j’avais l’impression d’être pris pour un idiot. Et je n’ai pas été éduqué pour entendre des choses comme ça à mon égard... Je ne vais pas être vulgaire donc je vais garder mes opinions pour moi concernant Mr Macron, qui est quand même notre président et on doit ce respect-là mais à l’inverse il doit aussi écouter son peuple... J’ai entendu les grandes lignes, comme tout le monde, je suis toujours assez stupéfait de la posture de déni... J’ai eu l’impression d’être prise pour une imbécile et j’avais dit que je ne ferais plus grève parce que financièrement c’est compliqué et c’est son discours qui a tout redéclenché !"