Rennes. Opération "Place nette" en cours au Blosne, contre le trafic de drogue
Publié : 17 avril 2024 à 14h46 - Modifié : 18 avril 2024 à 8h58 par Dolorès CHARLES
Après Nantes, c'est Rennes qui a lancé une opération "Place Nette" dans le quartier du Blosne. Premier bilan après cinq jours, 41 personnes interpellées selon le Préfet d'Ille-et-Vilaine, Philippe Gustin, qui faisait un point ce mercredi (17 avril) et de la drogue saisie. Un point en présence de Yannick Bouin, directeur interdépartemental de la police nationale.
Plus d’un mois après la fusillade d’une heure dans le quartier du Blosne à Rennes, dans la nuit du 9 au 10 mars, faisant deux blessés, le préfet d’Ille et Vilaine a annoncé ce mercredi matin (17 avril) qu’une "Opération Place nette" était en cours depuis vendredi dans le quartier. Ces opérations ont été initiées par le gouvernement, il y a trois semaines, et leur objectif est de lutter contre le trafic de stupéfiants. A Nantes, le premier bilan de l’opération annonçait près de 2.500 contrôles et 88 personnes interpellées.
Premier bilan avec le préfet, Philippe Gustin : "cette opération place nette a commencé vendredi. On a 584 effectifs de police et de gendarmerie engagés sur le terrain ; 41 interpellations, 13 765 € saisis ; 17,6 kilos de cannabis, 1,4 kilos d'héroïne et 23 kilos de tabac de contrebande. Cette opération a vocation à redonner de la tranquillité et de la sérénité pour que l'ensemble des acteurs locaux, et en particulier les bailleurs, mais aussi les propriétaires privés, puissent reconquérir leur territoire." Depuis le 10 mars, les opérations de sécurisation quotidiennes ont permis le contrôle de 3 893 personnes, de dresser 99 amendes forfaitaires majorées et de saisir 10 046 € euros en numéraire, précisent les autorités.
Une implication collective
Premier bilan en 5 jours, 41 interpellations, mais le préfet Philippe Gustin insiste : "la réussite de l’opération est avant tout un travail collectif : "on va continuer à mettre les moyens de manière renforcée avec la coordination de l'ensemble des services de l'État, pas seulement les forces de sécurité intérieure, mais aussi les douanes et en accord avec la mairie et la métropole, les bailleurs et propriétaires privés, pour que chacun joue son rôle dans cette reconquête. Nous y arriverons en parfaite coordination, et c'est ce qui se passe en ce moment. Cette opération permet d'avoir une approche globale et cohérente pour mettre fin à ces trafics sur ce territoire."
Par ailleurs, deux appartements squattés ont été évacués dans le cadre de la procédure d'évacuation forcée sollicitée par les bailleurs. Une opération d’évacuation des encombrants utilisés par les dealers pour occuper la voie publique a aussi été réalisée. Plus de 10 tonnes ont été collectées depuis le 10 mars
Un consommateur aussi "coupable"
Pour le préfet Philippe Gustin "le consommateur de shit du samedi soir doit avoir conscience qu'il peut avoir du sang sur les mains parce que derrière, il y a un trafic entre les mains de narcotrafiquants qui peuvent être amenés, comme ils l'ont fait dans la nuit du 10 mars, à régler leurs comptes entre eux avec des armes lourdes. Et ces armes lourdes, on sait très bien qu'elles peuvent avoir des effets collatéraux sur un enfant, sur une vieille personne, et que le sang peut couler."
Tranquilliser le quartier du Blosne
Objectif de cette opération, permettre aux habitants de retrouver un quartier serein. "Il faut que ces gens puissent reconquérir leur territoire, que les enfants puissent faire du vélo, être sur les terrains de jeux, que les grands mères puissent aller faire leurs courses sans crainte, ou que les personnes qui se rendent au conservatoire puissent y aller sans avoir la peur au ventre. C'est un objectif qui peut sembler anodin, souligne Philippe Gustin, mais les habitants du quartier du Blosne aspirent à ça." Si l’opération aura lieu uniquement au Blosne, des contrôles auront lieu également dans le métro et les bus, selon le préfet.
"L'Opération Place nette" doit se poursuivre pendant trois semaines. Chaque soir depuis un mois, une soixantaine de force de l’ordre est mobilisée dans le quartier du Blosne, à Rennes, pour "sécuriser le quartier, et assurer la tranquillité des habitants".