Manifestation. De Rennes à Angers, la colère des français pour de meilleurs salaires

Publié : 30 septembre 2022 à 8h09 - Modifié : 30 septembre 2022 à 8h14 par Dolorès CHARLES

Tête de cortège à Rennes
Crédit : Yann Launay

Pour cette première journée de mobilisation interprofessionnelle depuis la rentrée, les français étaient plutôt nombreux dans la rue, plusieurs milliers à Rennes, Nantes ou Brest. Principale revendication : de meilleurs salaires.

"Augmentez nos salaires, pas la misère". Des milliers de français ont battu le pavé hier dans des dizaines de villes en France à l'appel des syndicats CGT, FSU et Solidaires notamment, pour réclamer des hausses de salaires et refuser le projet de réforme des retraites. Au total, la CGT annonce plus de 250 000 participants à cette première journée de mobilisation interprofessionnelle. Environ 4.000 personnes ont défilé dans les rues de Nantes ce jeudi 29 septmbre, 3.000 à Rennes, 2.000 à Brest, 1.500 à Angers, un millier à Lorient et Saint-Nazaire et 500 à Angers.

Une mobilisation interprofessionnelle

A Rennes, ils étaient autour de 3000 et parmi les manifestants Yann Launay a rencontré Marie, venue avec plusieurs collègues agents territoriaux, qui travaillent comme elle dans une école maternelle : "on a des loyers à 600 700 €. Du coup, comme on est à 1005 euros, on n'a pas droit aux APL, on n'a pas d'aides, on a rien, et après d'ailleurs, on nous demande de la sobriété. On nous demande de baisser le chauffage. On nous demande des concessions, de moins polluer, etc. Des efforts, on est prêts bien volontiers à en faire mais il ne faut pas trop tirer sur la corde. C'est ce que je dis aux enfants, c'est donnant donnant quoi ! Et là, franchement, non seulement on n'a pas l'impression que le gouvernement fait des efforts, mais en plus on a l'impression, excusez moi du terme mais "qui se fout un petit peu nous"."

Marie
Crédit : Yann Launay

Des salariés de Stellantis et des étudiants

Dans le cortège rennais, de nombreux agents de la fonction publique, du personnel de santé, des employés de Stellantis et de nombreux étudiants, comme Georges, qui souhaiterait avoir les moyens d'étudier sereinement : "je travaille à côté et c'est un peu galère de s'en sortir, car il faut payer le loyer, les courses; les loisirs et il n'y a plus grand chose. Il y a beaucoup d'allocations qui sont disponibles mais pour les toucher à chaque fois, c'est la galère. A quelques euros près, je me fais avoir. Les années d'avant, j'avais des bourses et je travaillais quand même... Du coup, le fait de travailler ça empiète sur le fait de faire des études à côté !"

 

 

Les soignants du cortège rennais
Crédit : Yann Launay
Georges
Crédit : Yann Launay

Le milieu médical faisait partie du cortège

Les soignants étaient nombreux et très visibles dans le cortège : Maryline défilait avec une blouse recouverte de slogans, pour dénoncer des hausses de salaire largement insuffisantes dans le milieu médical : "Je suis aide-soignante, on a un complément de salaire de 6,79 € par mois sur notre salaire de base pour arriver au SmMIC, et en fait on reste bloqué depuis 2002 à des salaires qui sont plus que bas. On a eu un premier Ségur qui était correct. Le deuxième Ségur, on a 14 € net par mois, cela fait une demi baguette par jour, mais avec ça, on ne va pas loin, surtout avec l'inflation ! On n'a plus de soignants, on est obligé de fermer des lits à la polyclinique Saint Laurent, à cause de cette pénurie de soignants. Comment recruter des soignants avec des salaires si bas ! "

 

 

Maryline
=
Crédit : Yann Launay

Les retraites en ligne de mire

Les manifestants défilaient aussi pour rejeter la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Céline, enseignante, avait préparé une pancarte où l'on pouvait lire : "L'urgence, c'est pas ta réforme des retraites, c'est les salaires, des moyens et du respect" : 

"Rallonger le temps de travail, ce n'est pas ça la solution. Ce n'est pas ça l'urgence ! Ce n'est pas ça qu'il faut faire ! Il y a vraiment des choses importantes au niveau climatique, au niveau de ce qui pollue, de ceux qui sont toujours protégés...et voilà donc l'autre côté de ma pancarte, c'est un peu plus creux comme message. Est ce que je peux dire aussi aux auditeurs "Macron sors tes couilles contre tes potes profiteurs - pollueurs ?" Voilà, on fait gagner de l'argent toujours au mêmes et on dit aux autres de se serrer la ceinture tout le temps. Finie l'abondance ! Je vois pas où elle a commencé et du côté des travailleurs, c'est toujours les mêmes restrictions depuis des années et ça va être de pire en pire."

Céline
Crédit : Yann Launay