Proche-Orient. Les rassemblements de France-Palestine interdits dans l'ouest
Publié : 12 octobre 2023 à 8h56 - Modifié : 12 octobre 2023 à 8h57 par Dolorès CHARLES
A Nantes (44), un rassemblement en soutien aux Israéliens est organisé ce jeudi soir à la synagogue, plusieurs jours après l'attaque du Hamas sur l'Etat Hébreu. Dans l'ouest, les appels au rassemblement de France - Palestine à Nantes, Brest ou Rennes, sont interdits par les préfectures pour un risque de trouble à l’ordre public.
C’est l’effroi dans les communautés juives de l'ouest, depuis l’attaque surprise samedi dernier des militants armés du Hamas contre Israël. Ce conflit au Proche Orient dure depuis 75 ans. Pour rappel à la fin de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de juifs ont fui l’Europe pour la Palestine alors sous mandat britannique. Un plan de partage avait été négocié... mais difficilement appliqué, et s’en suivirent plusieurs guerres entre juifs et arabes. 50 ans après celle du Kippour, le mouvement islamiste Hamas a donc lancé une pluie de roquettes sur l’Etat Hébreu. Une date symbolique.
"(Tous) les civils doivent être protégés en temps de guerre"
Aujourd'hui ce groupe "terroriste" menace de tuer 150 otages israéliens. Si l’association France Palestine Solidarité 44 ne condamne pas l’attaque, elle refuse que les otages soient pris pour cible. Pierre Leparoux membre de l’association, avec Dolorès Charles."Notre boussole est le droit international et le droit humanitaire, et les civils doivent être protégés en temps de guerre. Il est interdit de s'attaquer délibérément aux civils, de prendre des otages et nous condamnons cela." En revanche, l'association ne condame pas l'attaque du Hamas, en elle-même, "c'est un groupe de résistance qui se bat pour défendre son territoire (...) La question du terrorisme, c'est toujours une manière de discréditer la résistance. Ce qu'on condamne, c'est une certaine manière de faire et notamment de s'en prendre à des civils."
Un rassemblement en soutien aux civils et au peuple palestinien devait avoir lieu hier soir (mercredi 11 octobre) à Nantes, Cour des 50 otages, mais il a été interdit par la Préfecture de Loire-Atlantique, comme les rassemblements prévus à Rennes ou Brest cette semaine.
11 ressortissants français décédés
L'association France Palestine 44 voulait apporter "son soutien au peuple palestinien, à sa résistance à l'occupation, et exiger les droits des Palestiniens, tout en condamnant l'attaque de civils des deux côtés... Il y a un certain nombre de personnes qui sont plus promptes à condamner les civils israéliens mais qui ne s'émeuvent pas du tout des civils palestiniens quand ils sont tués. Il faut savoir qu'à ce jour (10 octobre) on a 237 Palestiniens, la plupart des civils de Cisjordanie, qui ont été tués depuis le début de l'année, souvent par petits groupes de deux ou trois, ou tout seul."
11 ressortissants français sont décédés et au moins 18 sont portés disparus, plusieurs enfants français auraient par ailleurs été enlevés par le Hamas selon la Première Ministre Elisabeth Borne. Depuis l’attaque, on compte déjà plus de 3 000 morts dans les deux camps.
Le président Emmanuel Macron s’exprimera à la TV ce jeudi soir à 20 heures.
A Nantes un rassemblement en soutien aux Israéliens est organisé également ce soir à 19h30 à la synagogue. Les renseignements français alertaient mardi sur le "risque d'actes violents" contre les communautés juive et musulmane. Depuis ce week-end, la surveillance des lieux de culte juifs a été renforcée partout dans l'ouest et en France.