Prix des carburants : les automobilistes pensent à des solutions alternatives
Publié : 13 octobre 2021 à 8h00 - Modifié : 13 octobre 2021 à 8h25 par Dolorès CHARLES
La hausse des prix des carburants se poursuit : le gazole vient de dépasser son précédent record, qui datait de 2018, à l'aube du mouvement des Gilets jaunes. L'heure peut-être d'un changement de cap pour les automobilistes.
Le prix du litre de gazole atteint 1,53€ en moyenne, en France, et le sans plomb SP95 à 1,60 € s'approche de son record de 2012. Dans ce contexte de flambée des prix, comment réagissent les automobilistes ? Ces hausses ont-elles un impact sur les habitudes et les déplacements du quotidien ? Quelques réponses recueillies dans une station du Morbihan. Christophe travaille à son compte, et doit garder sa liberté de mouvement. Alors pour tenter de faire face aux frais de carburant, il a commencé par revendre sa grosse cylindrée :
"J'avais un Q5 hybride, qui consommait beaucoup et maintenant j'ai une petite voiture, qui fait à peine 100 CV pour réduire le coût ,mais quoi qu'il en soit, quand on a beaucoup de kilomètres à faire pour travailler, il y a toujours un budget à sortir pour les carburants ! Je n'ai pas les mots, mais cela devient insupportable. A un moment donné, il va se passer quelque chose, je pense."
Un coup de pouce de l'Etat ?
Emelyne est étudiante, et explique ne pas pouvoir se passer de sa voiture. Elle ne serait pas contre un coup de pouce du gouvernement : "je suis en alternance, je suis obligée d'aller au boulot. Quand je ne vais pas au boulot, je vais à l'école, cela nécessite de faire 45 kms. Quand on peut, avec les collègues, on essaye de faire du covoiturage, mais ce n'est pas tous les jours, donc je n'ai pas le choix, je suis obligée de remplir ma voiture, et ça me coûte cher par mois. Quand il y a eu la crise des gilets jaunes, ils ont bien réussi à faire baisser le prix, donc je ne vois pas pourquoi maintenant on n'y arriverait pas. C'est ce que j'espère... Enfin j'espère que ça va au moins arrêter d'augmenter, parce que là ça commence à faire beaucoup."
Des automobilistes parfois résignés
Adopté fin 2018, sous la pression des Gilets jaunes, le gel des taxes sur les carburants avait été adopté jusqu'en 2022. Ces taxes constituent près de 60% du prix d'un litre de carburant, mais c'est bien la hausse des cours du pétrole qui explique la hausse actuelle des prix. Une hausse que subit, un peu résigné, Alexandre, dont la voiture personnelle est aussi un outil de travail :
"Je travaille sur l'ensemble du secteur Bretagne sud, de Quimper à Vannes, et je suis impacté par le prix de l'essence. Alors suite au Covid, il y a quand même un développement du télétravail, qui peut me toucher au quotidien, donc une diminution des kilomètres parcourus, maintenant on se pose quand même des questions sur l'utilisation des véhicules à l'avenir. Je commence à me poser des questions sur les véhicules électriques ou autres..On regardait ça avec un sourire en coin il y a quelques années, mais ça va devenir des alternatives sérieuses à regarder, parce que les prix montent, les prix montent, et j'ai bien peur qu'on n'en soit qu'au début, et que cela continue..."
Claire regrette d'avoir acheté une voiture diesel
Cette hausse rapide depuis quelques semaines entraîne aussi des questionnements pour Claire, qui regrette d'avoir acheté une voiture diesel : "la réflexion que je me suis faite c'est "il faut que je j'achète une voiture hybride ou que je passe à quelque chose de plus économe"... Je travaille beaucoup en déplacement, mais quand je suis au bureau, je me suis dit que je pourrais prendre le train, ou si c'est possible, quand les déplacements sont fixes, prendre des gens en covoiturage, ce que je ne faisais pas du tout avant... Je ne sais pas s'il faut tout attendre du gouvernement... Moi c'est plutôt ma responsabilité personnelle que je suis en train d'essayer de faire évoluer."
Anthony, Julie et Sylvain consacreront l'émission "Sur place ou à emporter" de demain midi (jeudi) aux alternatives à l'essence et au gazole. Parmi les invités, l'association 40 millions d'automobilistes.