Présidentielle. Johanna Rolland assume l'échec

Moins de 2% des suffrages exprimés à l’issue du 1er tour, c’est très loin des 5% qui étaient nécessaires à Anne Hidalgo pour bénéficier du remboursement de ses frais de campagne, même si le Parti Socialiste avait anticipé cette hypothèse. Un résultat catastrophique pour le PS qui a dominé la vie politique française depuis 50 ans. La Maire de Nantes Johanna Rolland, très active durant la campagne, assume cet échec : « je crois que c’est la fin d’un cycle, oui clairement, c’est une défaite sévère. Inutile de le cacher ou de chercher à le minimiser. C’est le fruit d’une campagne à la fois exigeante et difficile. Exigeante parce qu’Anne Hidalgo a tenu à la mener sur le fond, sur le projet, sur les convictions. Loin du buzz et de la surenchère. Force est de constater que cela n’était pas toujours audible. En octobre, quand elle parle de pouvoir d’achat sur les plateaux TV, on lui répond que le sujet de cette élection c’est l’immigration et la sécurité. Et puis la gauche divisée s’est tout simplement rendue par elle-même inaudible. »

Pourquoi voter contre Marine Le Pen

La Maire de Nantes explique pourquoi elle souhaite faire barrage à Marine Le Pen au 2e tour : "dans le programme de Marine Le Pen il n’y a pas en réalité de solution particulière sur le pouvoir d’achat ou sur l’avenir de nos enfants. On a essayé de nous faire croire pendant des mois que le Front National avait changé. Je constate que dès dimanche soir Marine Le Pen et Eric Zemmour faisait à nouveau alliance : c’est donc bien toujours la même extrême droite ! Voter pour des gens qui nous disent qu’ils vont choisir le prénom de nos enfants, et que selon ce prénom ils n’auront pas la même place dans la République Française, vous comprendrez que pour nous, pour moi, c’est absolument insupportable !"

Le courant ne passe pas avec La France Insoumise

Le regard de la Maire de Nantes sur l'ampleur du score de Jean-Luc Mélenchon, au-dessus de la barre symbolique des 20%, et sur les difficultés pour le PS à imaginer une alliance avec la France Insoumise : "Sur l’ampleur du résultat : on entendait depuis plusieurs jours sur le terrain des gens nous dire : « puisque vous n’avez pas réussi à vous rassembler, on va voter pour le candidat de gauche qui est le mieux placé. Ensuite, il faudra être clair sur les valeurs : vous voyez bien que si on n’est pas d’accord sur le fait d’appeler oui ou non clairement à voter Emmanuel Macron pour faire battre Marine Le Pen, c’est quand même un sujet qu’on ne peut pas passer sous le tapis (..) Pour moi sur ces questions du rapport aux valeurs, du rapport à la République, on ne peut pas transiger »