Saint-Nazaire. Des jeunes sur le Belem : "prendre le large pour garder les pieds sur terre"

Prendre le large pour garder les pieds sur terre ! Des membres bénévoles de l’association nantaise "Casse Ta Routine", en réinsertion professionnelle, ont passé le week-end du 13 et 14 mai dernier à bord du Belém. Ils ont embarqué avec des élèves de l’école de la deuxième chance sur le célèbre trois-mâts, à Saint Nazaire en Loire-Atlantique. 

Imène, Amine et Adam ont confié à Clara Bert la superbe expérience qu’ils ont vécue à bord de ce bateau mythique, qui sort de quatre mois de rénovation : "c’était vraiment que de la découverte, j’ai aimé cette expérience : pouvoir participer à toutes les activités sur le bateau, et découvrir ce lieu historique qui date de 127 ans. J’ai appris énormément de choses durant cette navigation comme l’équipage qui se partage des quarts, il distribue à tour de rôle certaines responsabilités et à certaines heures. C’est un travail d’équipe à plusieurs, on s’entraide et c’est super important. Tout seul, ce ne serait pas possible. En allant sur le Belém, je ne pensais pas vivre tout ça. On a appris pleins de choses, c’était incroyable."

Le Belem transportera la flamme olympique

L’un des jeunes sera sélectionné pour faire partie de l’équipage du Belem, au printemps 2024, car le bateau transportera la flamme olympique d’Athènes à Marseille, alors que Paris organisera les Jeux Olympiques. Imène, Amine et Adam imaginent déjà leurs voyages : "le Belém est un monument qui est assez connu en France. Ce n’est pas tout le monde qui a l’occasion de faire ce qu’on a fait. C’est une superbe opportunité pour les jeunes des milieux défavorisés qui n’avaient pas l’occasion de faire ce genre de séjour par eux-mêmes. Une fois en haut du bateau, sur le mât, on se dit vraiment que le monde est beau et cela donne vraiment envie d’aller encore plus loin. J’étais fier d’être là, c’est rare d’être dans ce Belém. Il n'y a que 1 200 personnes par an qui ont la possibilité de passer quelques jours sur le bateau, et cela a un certain prix...

Faire Athènes-Marseille pour transporter la flamme olympique, c’est une très bonne chose et si je suis sélectionné j’en serait heureux, j’accepterais avec plaisir. Ce serait super prestigieux de pouvoir participer. J’ai profité du Belém pendant un week-end mais j’aurais aimé rester encore plus."

(Il faut) sortir de sa zone de confort : si on a pu le faire, à Nantes avec "Casse Ta Routine", c’est que c’est possible

C'est une expérience qui n’est pas sans conséquences. Pour les bénévoles Imène, Amine et Adam, c’est aussi l’occasion de s’ouvrir au monde et d'entrevoir un avenir prometteur : "franchement, il faut saisir les opportunités qui se présentent et toucher un peu à tout. Il ne faut pas se limiter à certains milieux parce qu'on risque d’être bloqué... (Il faut) sortir de sa zone de confort : si on a pu le faire, à Nantes avec "Casse Ta Routine", c’est que c’est possible partout. On n’est pas une exception. On est la première association à le faire avec le Belém et ça s’est super bien passé, je ne vois pas le souci à ce que cela ne se refasse pas dans d’autres villes. Il faut juste se renseigner, regarder autour de soi.. Tout est possible."

L’association "Casse Ta Routine" organise également un forum de l’emploi pour aider les jeunes à la recherche d’emploi. Des ateliers seront organisés et des postes sont à pourvoir le 30 mai prochain en collaboration avec APEDEC.