Pollution du littoral Atlantique aux billes de plastique : le fléau des containers en mer

Publié : 24 janvier 2023 à 10h29 - Modifié : 24 janvier 2023 à 21h02 par Emilie PLANTARD

Larmes de sirène
Crédit : Surfrider foundation Europe

Des dizaines de bénévoles se sont relayés le week-end dernier pour nettoyer les plages touchées par les derniers échouages de microbilles de plastique. Plusieurs communes de l'ouest ainsi que la région Pays-de-la-Loire et l’Etat ont porté plainte contre X, pour tenter de comprendre d’où provient cette pollution.

Pas de nouvel échouage de billes plastique sur les côtes bretonnes et ligériennes, mais alors que les associations et les bénévoles se mobilisaient le week-end dernier (22 janvier 2023) pour nettoyer les plages en Loire-Atlantique et en Vendée principalement, les collectivités ont décidé de porter plainte. D’abord les communes du littoral, Pornic, Les Sables-d’Olonne, puis la région des Pays-de-la-Loire et maintenant l’Etat ont lancé une procédure. Cela permet de lancer une enquête pour identifier l’origine de ces pollutions, même s’il est fort probable qu’elles proviennent d’un container.

Une pollution récurrente

La démarche est plutôt symbolique mais elle est importante face à la récurrence du phénomène. Sophie Bahé, la directrice de Vigipol à Lannion, défend les intérêts des communes littorales : "c’est une pollution qui est devenue chronique et fréquente, ce sont des arrivages non-négligeables pour l’environnement, pour la qualité de nos littoraux, c’est un type de pollution à prendre au sérieux. Le fait que les collectivités portent plainte permet d’ouvrir une enquête mais aussi de médiatiser ces arrivages. Et le fait que l’Etat s’engage montre que le problème n’est plus acceptable et qu’il faut trouver des solutions."

Sophie Bahé, directrice de Vigipol à Lannion
Crédit : Emilie Plantard

Une enquête, mais surtout une prise de conscience

L’enquête promet d’être longue, et offrira probablement peu de réponses mais elle n’est pas vaine. Car l’enjeu est de pointer du doigt ce phénomène et d’agir concrètement. C’est en tout cas ce que prévoit Vigipol à Lannion, le syndicat mixte pour les communes du littoral. "L’enquête va permettre ... de voir s’il y a des containers qui ont été perdus récemment dans le golfe de Gascogne, essayer de faire des recoupements mais il est probable qu’on n’arrive pas à identifier l’origine de la pollution. Ce n’est pas vain parce que cela permet de marquer le coup, et qu’il est temps d’éradiquer le problème. Et au-delà du dépôt de plainte, nous allons essayer de travailler avec l’Etat", ajoute Sophie Bahé interrogée par Emilie Plantard.

Sophie Bahé, directrice de Vigipol à Lannion
Crédit : Emilie Plantard

Le fléau des containers tombés en mer

Le transport maritime est en constante augmentation (près de 11 millions de tonnes de marchandises sont ainsi été transportées en 2021), la perte d’éléments de cargaison est un problème (plus d’un millier par an en moyenne). Un problème difficile à résoudre au niveau mondial, mais la directrice de Vigipol à Lannion, veut rester optimiste. "C’est vraiment un sujet sur lequel on travaille depuis plusieurs années chez Vigipol, voir comment on peut faire évoluer les règlementations. Il y a des choses qui se passent au niveau de l’organisation maritime internationale. On sait qu’on ne va pas résoudre le problème en 3 mois, mais il faut voir l’événement actuel comme une prise de conscience importante de la part des collectivités, de l’Etat. Nous aussi de Vigipol qui avons envie de contribuer à tout ça avec les associations."

 

Sophie Bahé, directrice de Vigipol à Lannion
Crédit : Emilie Plantard

Vigipol a également déposé une plainte contre X, et appelle toutes les collectivités littorales, les associations et même les particuliers à signaler systématiquement chaque échouage de ces billes de plastique.

Il est possible de le faire directement sur le site internet de Vigipol : www.vigipol.org