Plus de consommation debout au bar, une nouvelle contrainte

Publié : 3 janvier 2022 à 9h41 - Modifié : 3 janvier 2022 à 9h44 par Dolorès CHARLES

La brasserie-café Jules, au Pouliguen (44)
Crédit : Alexandre Thiebaud

Une nouvelle mesure entre en vigueur aujourd'hui, pour contrer le variant Omicron, la consommation au bar ou debout est désormais interdite, tout comme la consommation d'aliments dans les équipements culturels, sportifs ou les transports en commun.

La "liberté de travailler" se réduit à nouveau pour les cafetiers cette semaine. Si c’est un moindre mal par rapport à une fermeture complète ou à un couvre-feu, la profession doit faire face à une nouvelle mesure afin de participer à la lutte contre la pandémie : la fin de la consommation, debout ou au bar. Bref il faudra désormais manger ou boire, assis. Une nouvelle difficulté pour certains établissements, estime Alexandre Thiébaud, gérant de la Brasserie-café Jules, au Pouliguen (44), et vice-président de l’UMIH en Loire-Atlantique en charge des saisonniers.

"On va dans les cafés et dans les bars pour avoir ce lien social, et pour être en bonne compagnie. Forcément on est toujours debout, et là avec la consommation assise c'est sûr que ce sera un peu glauque. On va dire qu'à partir de l'apéro, soirée et fin de soirée, ce sont des établissements qui avaient déjà de gros soucis et maintenant on leur enlève de la surface commerciale... Clairement, je ne sais pas si vous allez  dans les bars, mais voyez-ceux qui sont assis pour profiter d'une bonne soirée, c'est un peu compliqué !"

Alexandre Thiébaud
Crédit : Dolorès Charles

Dans les cinémas et théâtres, plus de pop-corn ou de friandise en regardant un film sur grand écran ou une pièce, même chose dans les équipements sportifs, et puis dans les transports, la mesure s’appliquera sur les trajets longue distance « avec discernement » (avion, train, etc.)

Des aides plutôt que des terrasses 

La profession pourrait, localement, demander à nouveau l’extension des terrasses pour pallier la baisse de la clientèle et du chiffre d’affaires, mais consommer en extérieur en hiver n’aura pas le même impact pour Alexandre Thiébaud. "On peut nous donner des extensions de terrasses, on est en hiver donc c'est hyper compliqué... Comme on nous prive de clientèle et de chiffre d'affaire, il faut que le Gouvernement remette en place les fonds de solidarité, l'activité de chômage partiel pour les salariés, les exonérations de charges sociales sur les salaires, et les aides au paiement des cotisations. Si mes confrères de la nuit, les bars de nuit, ne peuvent plus travailler, inutile de vous dire qu'ils vont mettre des gens en chômage partiel."

 

Café-brasserie Jules, au Pouliguen
Crédit : Café-brasserie Jules
Alexandre Thiébaud
Crédit : Dolorès Charles

Le secteur déjà éprouvé par la pandémie comme l'évènementiel sera inévitablement confrontée à une baisse de la fréquentation avec la reprise du télétravail et la multiplication des cas positifs et cas contacts. Cette mesure s’ajoute au contrôle du pass sanitaire (bientôt vaccinal) pas toujours bien accepté par les clients. "On nous demande de contrôler des pass pour que les gens puissent entrer dans nos établissements - on le fait, mais quand les gens ne l'ont pas, c'est limite si on ne se fait pas traiter de collabos ! Ce n'est pas tout le monde, c'est vraiment une infime partie mais c'est très lourd à supporter, sachant que contrôler la population, ce n'est pas notre métier, je ne suis pas un pouvoir régalien de l'Etat. C'était la condition pour rester ouvert, on l'a fait, la condition pour rester ouvert c'était de nous vacciner (nous et notre personnel) courant juillet - août on l'a fait, et là c'est bis repetita, il n'y a rien qui bouge et qui change, mais pour l'instant on reste ouvert et c'est le principal !"

Alexandre Thiébaud
Crédit : Dolorès Charles

Pour rappel, les discothèques elles ne rouvriront pas cette semaine, elles sont fermées pour trois semaines supplémentaires.