Parler de santé sexuelle sans tabou : l'ARS mène campagne auprès des jeunes

Publié : 31 mai 2022 à 9h52 - Modifié : 31 mai 2022 à 9h55 par Dolorès CHARLES

Préservatifs
Crédit : Pixabay

Une grande campagne de prévention est en cours dans l'Ouest, avec les ARS locales. Objectif, informer les jeunes sur la santé sexuelle et les inciter au dépistage. De nombreuses actions sont programmées d'ici le 17 juin 2022 (le 5 juin pour la Bretagne).

Depuis quelques jours (17 mai 2022), l'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire a lancé une longue campagne régionale d’information et de prévention, organisée également avec le Corevih (Comité de coordination Régionale de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le Virus de l'Immunodéficience Humaine). Pour cette première édition du mois de la "Santé sexuelle sans tabou", une centaine d’acteurs seront mobilisés d’ici le 17 juin, et plus de 120 actions de terrain seront menées avec l’objectif de libérer la parole des jeunes sur la santé sexuelle et de les inciter au dépistage

Au programme

Au menu d'ici le 17 juin, des permanences de promotion et de sensibilisation, des évènements festifs et culturels (concerts, expos, village associatif… ) ou des actions de dépistage par prise de sang et autres autotests.

Esteban Sanchez a interrogé Alexandre Malenfant, coordinateur de l’association AIDS. "On a décidé de mettre certaines actions en valeur. Pour prendre un exemple lundi à l’accueil des femmes du restos du Cœur, il y avait la présence de deux militants Pascal et Pauline. Pascale pouvait proposer des entretiens individuels avec offre de dépistage rapide, et Pauline était là pour pouvoir discuter de santé sexuelle sans tabou, avec l’aide de jeux, et notamment le « vrai ou faux », un jeu de carte sur les IST. On les accompagne aussi en leur délivrant des autotests ou la proposition de TRODD (Test Rapide d’Orientation De Diagnostic) concernant le VIH, l’Hépatite B et l’Hépatite C."

Alexandre Malenfant, de l’association AIDS
Crédit : Esteban Sanchez

Une première édition nationale

Il y aura désormais tous les ans en France une "semaine de la santé sexuelle". Compte tenu de la fin très récentes des 5 semaines de santé sexuelle organisées en Bretagne entre novembre et décembre 2021, il a été décidé d'inscrire la région dans un format réduit pour cette première édition nationale. Une seule semaine du 30 mai au 5 juin (au lieu des 4 ou 5 habituelles) centrée sur les thématiques du dépistage ouvert à tous et de façon bienveillante, avec un support de la communication consacré à l’homophobie "Face à l’intolérance, à nous de faire la différence".

Cette campagne est aussi l’occasion pour plusieurs organismes de santé de se réunir. Parmi eux, le Centre de dépistage en santé sexuelle du CHU de Nantes avec le Dr Marion Patoureau - médecin référente - qui a fait part des actions menées par l’hôpital, "notamment les permanences santé sexuelle, un jeudi par mois le CEGID est délocalisé dans les locaux de l’association AIDS pour toucher un public cible. Le CHU mène également une action intitulée "CG Dépistage" pour les maladies comme les chlamydia et gonocoque, qui sont donc des IST...

Les violences entre hommes

On fait également des autos prélèvements, des kits qui sont distribué par l’association AID auprès de public cible. Et puis nous travaillons sur les violences des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes notamment celles qui sont très tabous, et donc on essaye d’aider ces personnes."

Dr Marion Patoureau
Crédit : Estéban Sanchez 

Quelques chiffres

En 2021, un peu moins de 4.000 personnes vivant avec le VIH étaient suivies en Bretagne. Globalement, ce nombre augmente de 3 à 5% tous les ans, à la fois du fait de nouvelles découvertes, mais également de personnes antérieurement suivies dans d’autres régions et venant s’installer en Bretagne, souvent à l’occasion de la retraite. Les personnes suivies se répartissent entre 66% d’hommes et 34% de femmes. Près de 50% des personnes suivies le sont depuis plus de 20 ans. Les hommes ont le plus souvent été infectés par le VIH via des rapports sexuels avec d’autres hommes (60% des hommes suivis) et les femmes le plus souvent par rapport hétérosexuels (> 80%).

Concernant Chlamydia le taux de diagnostic en secteur privé en Bretagne est inférieur à la moyenne nationale (184 pour 100.000 personnes de plus de 15 ans, contre 225 en France). Les infections liées à la syphilis, après avoir très fortement augmenté en France entre 2000 et 2016, se sont stabilisées voire ont diminué au cours des 5 dernière années.

Les infections liées aux gonocoques restent en augmentation en France. Il est important de rappeler que la pandémie COVID-19 a eu un fort impact sur le dépistage des IST, avec une nette diminution des tests réalisés au cours du 1er semestre 2020 (de l’ordre de 30%), qui n’a pas été rattrapé par la suite.

Pour tout connaître sur cette campagne, rendez-vous sur : irl-sanstabou.fr