Parc éolien au large de Saint-Nazaire : "c'est moche, mais c'est un mal pour un bien"
Publié : 5 septembre 2022 à 7h13 - Modifié : 5 septembre 2022 à 7h14 par Dolorès CHARLES
Le chantier du parc éolien offshore de Saint-Nazaire est terminé. Une première en France, aussi le président Emmanuel Macron est attendu sur place pour l'inaugurer. Son déplacement du jour a été reporté. A Batz-sur-mer, certains habitants dénoncent une pollution visuelle mais d'autres l'acceptent en contrepartie d'une énergie verte.
Le premier parc éolien en mer en France doit être inauguré dans les prochains jours (ou semaines) par le président Emmanuel Macron. Prévu ce lundi 5 septembre, le déplacement du chef de l'Etat a été reporté face aux mauvaises conditions météorologiques. Situé au large de Saint-Nazaire, le parc éolien comprend 80 unités, qui doivent fournir 20% de l''électricité du département de Loire-Atlantique. Des unités qui, depuis le littoral, ne passent pas inaperçues, notamment à Batz-sur-Mer, dont le parc offshore n'est situé qu'à une douzaine de kilomètres des plages.
Une compensation financière versée aux communes
Pour réparer cet affront au paysage, une compensation financière est versée aux communes, selon des critères qui soulèvent l'incompréhension. Bruno Schmit, adjoint à l'urbanisme à l'environnement de Batz sur Mer, répond à Jules Housseau. "Ce qui a été pris en compte c'est la population résidente INSEE. Pour nous, on doit être à 2 800 habitants. Avec les critères, elle est à 277 000 euros par an, en principe pendant 25 ans, sans tenir compte du tout des résidences secondaires, et on est à environ 60% de résidences secondaires. Ce qu'on demande c'est que ce critère démographique soit modifié, (et qu'il soit) doublé pour atteindre environ 6000 habitants. Ce qu'on souhaiterait, c'est une compensation du double, donc environ 600 000 euros (*)."
"Il faut savoir ce qu'on veut... de l'énergie verte ou pas"
Malgré tout, habitants ou résidents secondaires se sont fait une raison : certes la carte postale en "prend un coup", mais c'est pour la bonne cause. Jules Housseau a recueilli quelques impressions à Batz-sur-mer : "cela ne me gêne pas du tout. Il y a un moment, il faut savoir ce qu'on veut, si on veut avoir de l'énergie verte ou pas. C'est vrai qu'esthétiquement ce n'est pas très joli mais il faut bien trouver une solution... Les gens s'amusent à les compter, c'est un jeu à la plage maintenant, il faut mieux prendre ça en rigolant, que voulez-vous...
Cela gâche un peu le paysage, j'aurai bien aimé qu'elles soient un peu plus loin... Ce qu'on aime, c'est l'immensité de l'océan, l'horizon avec la courbe de la terre, et là on se retrouve avec des poteaux. S'il faut passer par là pour avoir de l'électricité, moi je préfère avoir de l'électricité que rien du tout. Evidemment c'est moche mais c'est un mal pour un bien."
(*) Trois communes demandent le recalcul de la compensation versée par l’État.