Dans l’ouest, on continue de créer des entreprises malgré la crise

Publié : 21 juin 2022 à 7h43 - Modifié : 21 juin 2022 à 7h49 par Emilie PLANTARD

A droite, Camille Vigouroux, créatrice des chaussettes Mireille et Raymond
Crédit : Emilie Plantard

Les différents organismes de Bretagne et Pays-de-la-Loire constatent toujours de nombreuses créations d’entreprises, après une année 2021 déjà très positive. Nombre d’entre elles sont des micro-entreprises. Le point avec Emilie Plantard.

Les chiffres de l’INSEE le confirment, la création d’entreprise a toujours le vent en poupe, boostée par le statut de micro-entreprise et malgré un contexte difficile. Selon les chiffres de l’Institut de la Statistique, 3 793 entreprises ont été créées en Bretagne en mars dernier, soit 8% de plus qu’en mars 2021. 4 655 en Pays-de-la-Loire, soit 4% de plus qu’en mars 2021, dont 1 021 dans le Maine-et-Loire, c’est 17,9% de plus qu’en 2021 ! Thierry Vergnault est le directeur adjoint de la CCI d’Angers, en charge du développement des entreprises, et il constate cette dynamique au quotidien. "On a effectivement des taux qui sont plus élevés, déjà depuis le régime de la micro-entreprise qui date de quelques années, et puis le phénomène Covid a renforcé ce questionnement sur les choix professionnels, et pour certains cela a été l’occasion de se lancer dans une activité de création. Un déclic aussi sur la quête de sens."

 Les chiffres d’avril et mai 2022 sont toutefois à la baisse, en particulier concernant les entreprises classiques.

Des chiffres positifs en mars

Malgré une légère baisse en avril et mai, les chiffres de l’INSEE démontrent une dynamique toujours assez forte et particulièrement au printemps : plus de 100.000 immatriculations en mars 2022 en France, dont 60% en micro-entreprise.

De la création jusqu’à la reprise d’entreprise, les profils de ces néo-entrepreneurs sont malgré tout bien différents. "Il y a des salariés et des cadres, donc ce ne sont pas des jeunes non plus, précise Thierry Vergnault, ce sont des personnes en activité professionnelle depuis plusieurs années, qui ont envie de passer à autre chose, des experts de leur domaine, qui ont créé des entreprises de conseil par exemple, des entreprises de service, de livraison à domicile, ce sont des micro-entreprises en fait... Voire des entreprises de commerce, ou quelques industriels."

! Thierry Vergnault, directeur adjoint de la CCI d’Angers
Crédit : Emilie Plantard

Des salons bien fréquentés

Il y a une dizaine de jours, la 9ème édition de "La Grande Aventure d’Entreprendre" à Angers a enregistré plus de 650 inscrits, l’occasion de faire des rencontres ou d’échanger autour de nouveaux projets. L’occasion aussi de constater cette belle dynamique pour la CCI d’Angers, organisatrice de l’événement. La création, c’est peut-être le moyen de concrétiser un rêve, mais aussi plus sobrement, de créer son emploi. Ce fut le cas d’Amandine Lecrenais à Varenne-sur-Loire. Elle n’avait pas spécialement la fibre entrepreneuriale, elle a pourtant lancé sa ferme de spiruline en 2019 et n’a aucun regret aujourd’hui. "C’était vraiment suivre ma passion et c’était la seule solution pour continuer à exercer dans mon domaine, puisqu’il n’y avait pas d’emploi pour moi. Forcément ce n’est pas évident, faire un plan de financement, une étude de marché ça demande beaucoup de travail mais ce fut très enrichissant. C’est top au final !"

Le salon "La grande aventure d'entreprendre" à Angers
Crédit : Le salon "La grande aventure d'entreprendre" à Angers
Amandin, créatrice d'entreprise
Crédit : Emilie Plantard

Une motivation sans faille

La belle dynamique d’après crise Covid continue sur sa lancée, aujourd’hui lancer sa propre entreprise semble faire moins peur : Loïc est un angevin de 27 ans, il murit son projet depuis plusieurs mois et devrait très bientôt franchir le pas. "J’ai arrêté mon statut de salarié pour avancer sur le projet, et là j’arrive à une phase ou je tourne en rond et il faut que je sorte de chez moi, que j’aille à la rencontre des professionnels... Ce qui m’attire c’est le challenge et la liberté. C’est des risques mais il faut y aller !"

Les risques existent, aujourd’hui seules les 2/ 3  des entreprises crées survivent au bout de 3 ans. Pour être bien accompagné, il est donc recommandé de se tourner vers la CCI ou les maisons de la création.

Loïc, futur créateur d'entreprise
Crédit : Emilei Plantard