Le sommet Climate Chance face à l'urgence climatique
Publié : 7 mars 2022 à 11h22 par Emilie PLANTARD
Le sommet Climate Chance, organisé à Nantes les 7 et 8 mars, va réunir de nombreux acteurs dits non-étatiques, autour des objectifs climatiques que l’Europe s’est fixée. Le sommet accueillera également la conférence européenne sur le climat.
Le sommet Climate Chance s’ouvre ce lundi pour 2 jours de rencontres et de discussions entre des acteurs dits non-étatiques et les participants à la conférence européenne sur le climat, organisé simultanément par la présidence française du Conseil de l’Union Européenne. 2 événements en 1, qui vont permettre de réunir 2000 participants et 300 intervenants. Des élus locaux, territoriaux, des entrepreneurs, des spécialistes du climat, des citoyens mais également des responsables européens de haut niveau. Le thème : Pacte vert pour l’Europe : collectivités, entreprises et citoyens au cœur de la transition européenne. L’intérêt de ce 1er sommet depuis la COP 26 de Glasgow est de cibler les actions à mener dans les territoires, pour atteindre les objectifs de l’UE. Préparer le terrain en quelque sorte. Le sénateur Ronan Dantec est président de l’association Climate Chance :
"Ce n’est pas un sommet concret au sens où on ne va pas décider d’une installation d’énergie renouvelable, ou de replanter des arbres dans un endroit particulier, c’est un sommet qui est là pour permettre de faciliter l’action sur l’ensemble des territoires. Ça veut dire que c’est un sommet assez technique. Par exemple, si on n’a pas aujourd’hui accès à des financements de long terme pour réhabiliter des bâtiments, la caisse des dépôts propose des financements à 13 ans, là où il faudrait du 40 ans avec des taux proches de zéro. Ça, il faut qu’on en discute. La Banque Européenne des Investissements sera là par exemple, nous allons discuter avec elle. Ce n’est à la fois pas très concret et c’est en même temps le socle de l’action concrète."
Pacte vert pour l'Europe
L’association Climate Chance veut profiter de la présidence de la France au Conseil Européen pour organiser ce sommet, ces rencontres entre les acteurs dits non-étatiques et les représentants européens. Un travail de fond, mais surtout l’opportunité d’avancer vers les objectifs fixés par l’Europe, à savoir - 55% d’émissions de CO2 en 2030. Ronan Dantec :
"Pendant des années on s’est battus, pour qu’il y ait des objectifs sur la table. Aujourd’hui, au moins au niveau de l’Union Européenne, les objectifs sont sur la table. Maintenant, il faut la mobilisation de tous et notamment de l’action sur les territoires. Ça fait un sommet qui n’est pas un sommet pour le grand public, évidemment. C’est un sommet d’acteurs, mais on espère bien sortir de ce sommet, parce que moi j’ai horreur d’organiser des événements dont finalement les conclusions se perdent dans les sables du désert, on espère bien sortir de ce sommet un document cadre, qu’on renverra vers l’Union européenne et les Etats membres, une adresse aux décideurs nationaux pour renforcer l’action et atteindre les objectifs."
Les territoires ont leur rôle à jouer
Au cœur de ce sommet Climate Chance, les acteurs des territoires. Les élus locaux, les entreprises, les citoyens, les syndicat. Car une fois que l’Europe a posé des objectifs, ce sont à eux d’agir pour faire en sorte d’atteindre ces objectifs, à savoir la réduction des gaz à effet de serre.
"Pourquoi les territoires ? Parce que, toute la lutte contre le changement climatique, c’est la vie quotidienne. Et qui a capacité d’action sur la vie quotidienne ? Ce sont les élus locaux. Il faut voir comment les territoires sont vulnérables à la montée des températures, ou à la montée des eaux. C’est bien à l’échelle du territoire qu’on peut poser ce diagnostic et trouver les solutions. C’est notre vie quotidienne qui émet du CO2, la manière dont on se déplace, la manière dont on mange, la manière dont on se chauffe et on habite chez soi, donc là aussi ce sont les élus locaux qui peuvent apporter une part des solutions et en tous cas une part des animations pour la mobilisation. Donc sans l’action des territoires et des tous les acteurs y compris économiques et citoyens, on ne peut pas atteindre les objectifs."
Le contexte géopolitique accentue l'urgence
Un sommet essentiel, organisé dans un contexte très particulier mais le sénateur Ronan Dantec, président de l’association Climate Chance, n’hésite pas à associer les objectifs de paix et de lutte contre les changements climatiques :
"Si on se mobilise autant pour le climat c’est parce que un réchauffement très important, ce sont derrière des crises alimentaires, ce sont des déplacements de population, ce sont des guerres. Mais sauf que là, maintenant, on n’est plus simplement à éviter les guerres liées au climat, mais c’est une guerre qui existe et qui est absolument terrible et tragique. Mais ce qu’on va aussi marteler au salon, c’est que les solutions sont les mêmes. Poutine n’envahirait pas l’Ukraine s’il n’y avait pas le chantage au gaz russe. Sortir du gaz russe, sortir des énergies fossiles, c’est la base de la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effets de serre. Donc tout ce qu’on va faire en faveur du développement des énergies renouvelables, sur l’autonomie énergétique de l’Europe, répond aussi à la menace que représente Poutine à travers ce chantage."