Focus sur le centre de soins des animaux à Languidic
Publié : 6 septembre 2021 à 15h39 - Modifié : 6 septembre 2021 à 15h44 par Dolorès CHARLES
Le congrès de la nature se poursuit jusqu'à samedi à Marseille, focus sur le centre de soins de Languidic, dans le Morbihan.
L'association PIAFS (Protection et Intervention pour les Animaux de la Faune Sauvage) qui gère le centre a lancé un appel aux dons pour pouvoir poursuivre sa mission. Depuis 15 ans, des animaux malades ou blessés, de toutes espèces, sont accueillis à Languidic, comme par exemple cet épervier soigné par le fondateur du centre, Didier Masci :
"Il s'est pris une voiture, il est arrivé ici aveugle. Très souvent ces animaus, quand ils se prennent des voitures, ont des cécités passagères, une compression cérébrale sur les nerfs optiques, donc nous on les traite pour limiter cette compression. Il y a de plus en plkus d'animaux impactés par l'homme. Entre les associations de comptage et nous, on s'aperçoit de la raréfaction des animaux... Il ne faut pas qu'on les lâche..."
30 000 animaux recueillis à Languidic
Depuis 15 ans, 30 000 animaux ont été recueillis et soignés à Languidic. Chaque jour, des particuliers appellent le centre pour des animaux blessés. La tâche semble sans fin, et ne s'attaque pas aux causes du problème. A première vue seulement, pour Didier Masci : "on nous dit : "c'est pas parce que vous allez sauver 1 000 animaux que vous allez changer la face du monde." Si, on va changer la face du monde parce qu'on va changer le regard sur les animaux. En 2007, il y avait 125 animaux accueillis, c'est à dire 125 personnes qui ont fait la démarche de nous amener un animal blessé, quand on voit qu'en 2019 on a eu 4 000 animaux d'accueillis, et là ce sont des familles entières qui viennent... Effectivement, on ne va pas sauver l'espèce, mais on va sauver l'individu, et on va sauver le regard que les gens ont sur l'individu, et c'est énorme."
Pour Didier Masci, les centres de soins sont aussi en première ligne, ce sont des vigies particulièrement précieuses pour détecter les menaces, qui pèsent sur les animaux sauvages et pour alerter :
"On est en train de voir avec les municipalités pour le salage : le sel qu'on envoie tout l'hiver sur les routes. C'est un poison, ce sel, ça brûle les hérissons, les crapauds, les salamandres... On a des impacts qu'on ne s'imagine pas, donc nous en tant que centre de soins, on est là pour alerter tout le monde."
Chaque relâché est le plus beau jour
Une grande majorité des animaux qui passent par le centre de soins de Languidic peuvent au final retrouver la vie sauvage. Et des baguages tests effectués sur des oiseaux montrent qu'ils survivent sans difficulté dans leur milieu une fois remis sur pattes. Pour Didier Masci, chaque relâché est une victoire, comme pour ces goélands rendus à la vie sauvage en ria d'Etel :
"Là, on vient de relâcher cinq goélands, quatre jeunes et un adulte, certains ont eu des fractures d'ailes, donc ils sont là depuis un petit bout de temps. On leur rend leur liberté... Chaque relâché est le plus beau jour, ça remue les tripes...On répare tous les jours ce que l'homme a fait, toutes les aberrations de l'homme. 70% des animaux accueillis le sont pour des causes humaines. On a un devoir de le faire..."
L'association PIAFS a lancé une cagnotte sur Helloasso, pour réunir 40 000 euros, afin de financer un poste de soigneur et du matériel. La cagnotte est ouverte jusqu'à la fin du mois de septembre.