Régionales : fin de campagne et enjeux en Bretagne !
Publié : 14 juin 2021 à 15h41 - Modifié : 14 juin 2021 à 16h17 par Dolorès CHARLES
C'est la fin de la campagne des élections départementales et régionales, dans une certaine indifférence. Les scrutins intéressent peu et les candidats craignent l'abstention. Voyons les enjeux avec le politologue Romain Pasquier.
Dernière semaine de campagne, et dernière ligne droite pour les treize candidats aux élections régionales en Bretagne, ils sont huit en Pays de la Loire. Les citoyens appelés à voter au premier tour, dimanche (20 juin), auront le choix, mais certains se détachent plus que d’autres, et pour le politologue rennais Romain Pasquier, interrogé par Julie et Fabien dans l'émission "Sur Place ou à Emporter", il y a même tout de même deux axes favoris :
"Je crois que jamais ces élections n'ont été aussi indécises. Il y a deux axes qui se dessinent : l'axe Chesnais-Girard qui s'allierait avec les écologistes qui pourraient remporter la région, et permettre ainsi à Loïg Chesnais-Girard de poursuivre son mandat, et on peut très bien imaginer aussi que Thierry Burlot de la majorité présidentielle, allié à d'autres, puisse l'emporter et finalement faire gagner à la Macronie sa première région (deuxième axe)."
Deux enfants de Le Drian
Parmi les 13 têtes de liste en Bretagne (record), il y a tout de même deux listes favorites : celle du président sortant Loïg Chesnais-Girard (PS) et celle de son ancien adjoint Thierry Burlot (SE mais proche des marcheurs et centristes). Deux « enfants » de l’ancien président de région, Jean-Yves Le Drian, actuellement au Gouvernement, et qui n’a pas désigné son successeur. Il appelle d'ailleurs ses deux "amis" à se réunir à l'issue du premier tour.
Le vote protestataire
Il y a un vote protestataire en Bretagne. Arrivé 3ème aux dernières élections en 2015, derrière Jean-Yves Le Drian et Marc Le Fur (représentant de la droite), le frontiste Gilles Pennelle devrait faire un bon score, mais il serait étonnant qu’il l’emporte au second tour pour Romain Pasquier :
"Je rappelle que Gilles Pennelle a fait 17% en 2015, dans un contexte d'attentats, donc il est possible qu'il soit un peu en dessous cette année, mais il sera sans doute à un niveau de 14-15% au minimum, ce sera bien en-deça de la moyenne nationale, mais il a très peu de chance (on peut le dire) de gagner la région Bretagne. Il faudrait une configuration tout à fait exceptionnelle pour qu'il l'emporte - il faudrait 5 à 6 listes maintenues au second tour pour que le Rassemblement National ait une petite chance de l''emporter... En revanche, à l'extrême gauche ils sont très loin, pour eux leur objectif est d'arriver au 5%."
Les compétences des régions
Dans la région Bretagne, qui compte quelque 3,3 millions habitants et un budget d’1,7 milliards d’euros, 83 conseillers sont à élire. Les nouveaux élus seront en place pour 7 ans au lieu de 6, jusqu’en 2028 (pour éviter le doublon avec la présidentielle de 2027.) Mais quelles seront leurs missions, quelles sont les compétences de la Région : l’attractivité économique, la formation bien sûr, mais pas que.
"Le développement économique, l'aménagement du territoire, c'est aussi la construction des lycées, les trains (les TER), mais c'est aussi des financements sur la recherche, la culture, l'environnement, les ports et aéroports. Le budget à l'échelle de la Bretagne à peu près 1,7 milliards d'euros (ndlr : près de 2 milliards pour la région des Pays de la Loire)."
L'action très sociale des départements
Si les compétences des Régions se sont élargies, ces chefs de file du développement économique ont moins d’autonomie fiscale qu’auparavant. Les régionales seront couplées avec les élections départementales ce dimanche, des départements à la fibre et à l’action plus sociale :
"Depuis la réforme de 2015, c'est plus spécialisé, les départements sont plus orientés sur l'action sociale : 70% d'un budget du département est consacré à l'action sociale à travers des allocations qui sont versées aux personnes âgées, aux chômeurs, etc. Le social c'est le job des départements avec en plus les collèges et les routes départementales."
Encore une fois, l’abstention devrait être forte lors de ces deux tours de scrutin en France, les dimanches 20 et 27 juin. Un citoyen sur deux devrait probablement bouder ces élections intermédiaires. Preuve de cette désaffection, les villes recherchent des assesseurs pour tenir les bureaux de vote...