Morbihan. Nouvelles mobilisations contre la loi immigration

A Vannes, les manifestants se sont rassemblés sur la Place des Lices, autour d'une banderole où l'on pouvait lire "Non à la loi de la honte" cette semaine : "Pour moi, clairement la France est un pays de liberté, et limiter les droits des gens qui arrivent en France , pas pour leur plaisir, mais parce qu'ils ont chez eux des problèmes ou des guerres, c'est totalement inadmissible. On dit qu'on est une terre d'accueil et de liberté, plus aujourd'hui. On est un pays riche qui fait des clôtures pour empêcher les gens qui n'ont plus rien de venir chez nous et de partager un minimum de notre richesse. Pour notre pays, c'est une honte : empêcher les regroupements familiaux, demander des délais pour qu'ils aient accès aux aides sociales, c'est quand même des idées d'extrême droite."

Simon Uzenat dénonce une trahison d'Emmanuel Macron

Le sénateur socialiste Simon Uzenat faisait partie des manifestants, il est l'un des élus bretons qui demandent solennellement au gouvernement de ne pas promulguer la loi. Simon Uzenat dénonce un texte inspiré par les thèses du Rassemblement national, et dénonce une trahison d'Emmanuel Macron : "Nous, les citoyens, notamment de gauche, avons voté au deuxième tour pour Emmanuel Macron pour faire obstacle à Marine Le Pen, pour empêcher l'application d'un programme d'extrême droite en France. Aujourd'hui l'extrême droite, formellement, n'est pas au pouvoir, mais ce sont ses valeurs qui sont mises en oeuvre. Quand nous voyons ce durcissement du regroupement familial, avec une dimension humaine, et en l'occurence inhumaine, proprement scandaleuse, quand nous voyons une remise en cause très nette du droit du sol, si tout cela était finalement dans l'air du temps et parfaitement conforme aux valeurs de la République, il n'y aurait pas eu je crois une cinquantaine de députés de la majorité macroniste qui non seulement pour un bon nombre n'ont pas voté ce texte, mais ont même voté contre."

"Les problèmes et les crises que nous rencontrons ne sont pas liés à la présence ou à l'arrivée d'étrangers sur notre sol."

Des sondages montrent que la loi immigration est approuvée par une très nette majorité des Français. Faut-il comprendre qu'une très nette majorité des Français se trompe ? "Pour beaucoup de nos concitoyens, ajoute Simon Uzenat, ces sujets ne sont pas vécus directement : ce sont des propos qui sont rapportés, ce sont les réseaux sociaux, et tout cela alimente ces fantasmes qui ne correspondent pas à la réalité. Les problèmes et les crises que nous rencontrons ne sont pas liés à la présence ou à l'arrivée d'étrangers sur notre sol. Le sujet qu'on peut prendre en exemple, c'est les métiers en tension : on peut penser au secteur de la restauration mais il y en a bien d'autres. Qui est finalement content que le service soit rendu ? Ce sont ces même citoyens qui expliquent qu'ils soutiennnent le texte. Je leur dis très clairement : si ces milliers de personnes, demain, devaient quitter notre pays, ils en verraient les conséquences très directement, très concrètement."

Une manifestation est prévue le 14 janvier prochain à Paris, avant que le Conseil constitutionnel ne rende sa décision sur la conformité du texte.