Non au CRA - le Centre de Rétention Administrative : réunion publique ce soir à Nantes

Publié : 6 mars 2024 à 17h02 - Modifié : 6 mars 2024 à 17h04 par Elouen ROUCHY

Photo d'illustration
Crédit : Flickr

Le gouvernement souhaite installer un Centre de Rétention Administrative à Nantes, ce qui n'est pas envisageable pour le collectif COLERE Nantes né en 2022, et qui regroupes plusieurs syndicats et associations. Il organise une réunion publique à ce sujet ce mercredi 6 mars à 20h, au bar Mon Oncle.

Un centre de rétention administrative, c’est ce que souhaite mettre en place le gouvernement à Nantes pour retenir les étrangers auxquels l’administration ne reconnaît pas le droit de séjourner sur le territoire français. Un lieu d’enfermement avant de procéder à leur éloignement forcé.

"Il n'y a pas de lien entre immigration et insécurité à proprement parler"

COLERE Nantes (*) est un collectif qui lutte contre les politiques "racistes et carcérales" de l’Etat. Pour Yseult Arnal l'une des membres, "cette volonté d'installer le centre de rétention à Nantes est une volonté du gouvernement qui a été annoncé en octobre 2022 par Monsieur Darmanin (ndlr : ministre de l'Intérieur) et qui fait un amalgame entre étrangers et insécurité... Pour le gouvernement, c'est une réponse au sentiment d'insécurité à Nantes, ce que nous dénonçons clairement puisqu'il n'y a pas de lien entre immigration et insécurité à proprement parler."

Yseult Arnal
Crédit : Elouen Rouchy

Il y a une méconnaissance de la population sur le CRA

Pour sensibiliser le grand public à ce sujet, le collectif organise un débat public ce mercredi soir car il y a une véritable méconnaissance de la part de la population. "On a bien le sentiment quand on en parle autour de nous que les gens ne sont pas du tout sensibilisés à ces questions-là. Ils ne savent même pas ce qu'est un centre de rétention. Il y a un amalgame entre prison et délinquance encore une fois. Alors que le centre de rétention, n'importe quelle personne en situation irrégulière et qui fait l'objet d'une mesure d'éloignement peut y être placée. Cela concerne des personnes qui peuvent être parent d'enfants français, ou conjoint de français. Cela peut à quelques reprises être des personnes ressortissantes françaises, qui ne peuvent pas justifier, au moment de l'interpellation de leur identité, de leur nationalité et se retrouvent placées plusieurs jours en centre de rétention... parce que le contrôle du juge vient a posteriori... après la prise de la décision de placement en rétention."

Yseult Arnal
Crédit : Elouen Rouchy

"Il y a eu notamment des mouvements de contestation à Orléans, à Bordeaux ou à Lyon"

Il ne s’agit pas du premier CRA en France, d'autres ont déjà vu le jour ou sont en projet dans le pays. Ils ont rencontré à chaque une forte mobilisation contre leur implantation. "Il y a eu notamment des mouvements de contestation à Orléans, à Bordeaux et à Lyon il y a eu un second centre de rétention qui a été ouvert, où il y a eu une mobilisation. Concrètement, dans un centre de rétention, ce sont des conditions d'enfermement indignes puisqu'il y a des problèmes de salubrité, et potentiellement de violence. Les personnes sont censées être seulement privées de leur liberté. Pour autant, on voit bien qu'il y a des difficultés au niveau de l'accès aux soins pour des personnes vulnérables, elles sont tout de même placées en centre de rétention après des parcours migratoire souvent compliqués."

Yseult Arnal
Crédit : Elouen Rouchy

La maire de Nantes Johanna Rolland avait déjà annoncé que la Ville ne mettrait aucun de ses bâtiments à disposition de l’Etat.

Le collectif organise une réunion publique ce mercredi à 20h au bar "Mon Oncle" de Nantes.

COLERE Nantes organisera le samedi 13 avril 2024, une action de sensibilisation place Royale, ainsi qu’une grande journée festive le samedi 27 avril aux ateliers de Bitche (3 rue de bitche). D’autres évènements dont des manifestations, projections, s’y ajouteront.

Membres de la coordination COLERE Nantes (*) :
Syndicats : Union Syndicale Solidaires, SAF, CGT 44, FSU 44.
Associations : LDH, GASPROM, Soutien exilé s 44, Cimade, ATTAC 44, Les Bienveilleurs 44, DAL44, MRAP, AVEC, AFPS.
Organisations politiques  : Les Écologistes–EELV Nantes, GDS, Ensemble !,
La France Insoumise 44, Nantes en Commun.