Finistère. C'est le moment d'acheter son sapin de Noël, plus cher cette année !

Publié : 1er décembre 2022 à 8h55 - Modifié : 1er décembre 2022 à 15h19 par Dolorès CHARLES

Sapin Glazig Briec
Crédit : Yann Launay

Les sapins commencent à s'implanter dans les foyers des français, et à être décorés par les enfants. Chez les producteurs, la fin de la récolte approche : reportage dans le Finistère dans l'exploitation du "Sapin Glazic" qui propose des sapins bios, coupés sur commande... et aussi plus chers cette année.

Vous avez peut-être prévu de décorer le votre ce week-end : les sapins de Noël commencent à investir les foyers, et chez les producteurs, c'est le grand rush. C'est même la fin de la récolte, dans les plus grandes plantations... Mais pas chez Cécile et David Le Ferrec, qui ont créé "Le Sapin Glazic", près de Quimper dans le Finistère : leurs Nordmann, épicéas et autres Nobilis sont coupés au fur et à mesure, en suivant les commandes, pour garantir la fraîcheur de leurs sapins labellisés bio.

C'est une lutte biologique intégrée

Chose rare : Cécile et David font leurs propres semis, et maîtrisent toute la chaîne, de la plantation de la graine jusqu'à la livraison des sapins. Le couple cultive ses sapins sur 6 hectares, à Briec, sans aucun produit chimique, mais avec des aides de camp naturels, comme l'explique David à Yann Launay : "on va favoriser les échanges entre les parasites éventuels et leurs prédateurs. On va favoriser les haies et replanter des haies autour des champs, s'il n'y en a pas. Il peut y avoir des gros pucerons noirs qui peuvent "attaquer les jeunes pousses des arbres", et on va favoriser la lutte biologique. Les coccinelles arrivent petit à petit par le biais des haies bocagères qu'on a plantées et entretenues... C'est une lutte biologique intégrée, on est toujours dans l'observation, dans l'anticipation d'éventuels problèmes, comme on laisse vraiment beaucoup d'espace entre les plants, on n'a pas de problème de champignons, que d'autres peuvent avoir (...) En laissant plus d'espace, il y a de l'air qui circule, et donc tout va bien !"

David Le Ferrec
Crédit : Yann Launay

L'herbe est l'alliée des producteurs de Briec

Chez Cécile et David, le sol n'est jamais à nu, mais la hauteur de l'herbe est maîtrisée, parcelle par parcelle, pour ne pas étouffer les plus jeunes sapins. Et l'herbe s'avère utile, comme le souligne David : "en fin de compte, l'herbe qui est un obstacle les premières années est aussi notre alliée parce que dans la plupart des cas, il faut "éliminer les branches basses du sapin" pour ensuite couper l'arbre plus facilement. Chez nous, c'est l'herbe qui fait ça toute seule. L'herbe va un peu étouffer les branches basses du jeune plant, donc on n'a pas d'investissement mécanique pour faire ce qu'on appelle l'émondage basales. On fait l'inverse de ce qui se fait ailleurs, ce qui nous vaut effectivement des remarques, voire quelquefois des critiques, mais ce n'est pas grave, on a l'habitude. Techniquement, c'est plus compliqué. Après, la technique, c'est aussi l'attrait des choses... c'est essayer améliorer nos techniques pour arriver à un résultat intéressant, voire très intéressant."

David Le Ferrec
Crédit : Yann Launay
David Le Ferrec
Crédit : Yann Launay

Les sapins de Noël n'échappent pas à l'inflation

Comme la majorité des producteurs, David et Cécile ont dû se résoudre à augmenter leurs tarifs cette année : "on a été obligés d'augmenter un peu les prix parce que tout le monde le sait : l'essence pour récolter les sapins, les filets ( on est obligés de mettre en filets tout ça) et cela a pris un petit peu ! On a augmenté d'environ 3 à 4% le prix du sapin. Rien à voir avec la sécheresse, enfin oui dans quelques années, car on a eu de la perte. On a perdu dans nos plantations du Normand : 10% des arbres ont séché et dans les plantations de Nobilis, environ 30 % des arbres ont séché ! On va avoir effectivement l'année prochaine, en 2023, un surcoût parce qu'il va falloir remplacer ces arbres. un coût amorti chez nou car nous faisons nous-mêmes nos plans, l'impact sera moindre que d'autres producteurs qui achètent leurs plans tous les ans."

David Le Ferrec
Crédit : Yann Launay

Vers une culture durable

A l'heure ou le sapin coupé n'est plus toujours le bienvenu dans certains foyers ou sur certaines places publiques, David souligne que les sapins coupés ne proviennent pas de forêts, et pour lui acheter un sapin de Noël naturel, qui plus est biologique, reste un geste positif pour la planète :

"C'est un sapin qui a poussé pendant 6 à 15 ans, qui a donc stocké du carbone... et le fait de le récolter et de le mettre dans sa maison, eh bien on participe à fixer le carbone. Ensuite, ces sapins là peuvent être transformés. Nous, on peut les transformer en copeaux ou en bois de chauffage qui permettent de se chauffer ou après faire des paillage dans les jardins. On fixe le carbone et dans le meilleur des cas, quand on fait du paillage avec, on remet du carbone dans le sol qui va réalimenter le sol et permettre de faire une culture durable. "

David Le Ferrec
Crédit : Yann Launay

Cécile et David viennent aussi de se lancer dans la production de sirop de sapin, obtenu grâce à une décoction de jeunes pousses d'épicéa. Les producteurs de sapin bio restent rares, en France, et l'Association des Sapins bio de France ne comptent que quelques membres, dans l'Ouest, dont Cécile et David Le Ferrec, ainsi que deux producteurs vendéens :  Samuel Hermouet et Albert Chenu.