Métiers prioritaires : oui à la vaccination !

Publié : 25 mars 2021 à 9h13 - Modifié : 7 octobre 2021 à 9h45 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

La CFDT et les syndicats d'enseignants sont favorables à une vaccination prioritaire des métiers les plus exposés au Covid-19. Cédric Mané a rencontré des syndicalistes à Nantes, voici leurs réactions.

Plus de 9,4 millions injections ont été réalisées en France, dont près de 7 millions pour ce qui est de la première dose (chiffres de jeudi). Chez nous plusieurs grands centres de vaccination vont ouvrir début avril, et le ministère en prévoit 100 à 200 en France d’ici la fin avril, soit au moins un par département. Les publics prioritaires restent les personnes plus âgées, et fragiles mais Emmanuel Macron a annoncé que les personnes de plus de 70 ans sans comorbidités pourront se faire injecter un vaccin dès samedi, et la vaccination des enseignants commencera elle à la mi-avril, comme celle des forces de l'ordre.

Les syndicats de profs satisfaits

Une annonce bien accueillie par les syndicats, ils estiment que la vaccination va aider à maintenir les cours en présentiel. Nelly Hervouet, secrétaire académique du syndicat SNES-FSU pour les Pays de la Loire avec Cédric Mané :

Nelly Hervouet

"Le corps a une grande importance, la voix, quand on a eu à utiliser le masque en début d'année ce n'était pas simple au départ, on perd des éléments d' informations non verbaux, ce qui est visuel, des expressions du visage, c'est extrêmement important. Le présentiel est irremplaçable."

A ce jour seules 0,4% des classes sont fermées au niveau national. L'enseignante de collège raconte son expérience, elle présente elle-même des fragilités qui l'obligent à enseigner en visio :

Nelly Hervouet 2

"Je travaille à distance donc je fais le cours de la maison, et mes élèves sont au collège dans une salle de classe. Il y a une perte sur ce qu'on peut faire, je ne peux pas pour des raisons techniques voir tous les élèves, je n'en vois qu'une partie. On ne peut pas avoir le matériel nécessaire pour faire vidéo enseignement dans de bonnes conditions. La caméra a un angle trop réduit , c'est la même chose pour le son, je n'arrive pas à entendre tous mes élèves. Ce sont des contraintes qui sont pesantes à la fois pour l'enseignant et pour les élèves."

De plus en plus d'écoles touchées

Bernard Valin est secrétaire adjoint de la FSU de Loire-Atlantique, il note une augmentation des cas de Covid et de cas contacts depuis le retour des vacances de février. Il liste les écoles impactées ces derniers jours : 22 classes fermées au collège et lycée Aristide-Briand à Saint-Nazaire, 7 enseignants en arrêt à Jean-Zay, trois profs cas contacts et trois autres atteints du Covid au collège Neustrie de Bouguenais, enfin 17 cas contacts au lycée nantais Jules-Verne. Bernard Valin :

Bernard Valin

« On côtoie des élèves sur les temps du midi, sur les récréations, à la cantine, en rentrant dans les écoles. Là ils n'ont pas tous les masques, là ils ne sont pas chacun à une table avec une distance dans la classe. Quand vous avez des effectifs de 30 élèves, il n'y a pas de distanciation dans la classe, il ne faut pas mentir aux gens : on se prête les cahiers, on se donne les feuilles, on s'échange les cahiers. On veut qu'il y ait du présentiel mais aujourd'hui, vue la contamination, que l'on devienne prioritaire ce n'est pas une mauvaise chose ».

Quid des métiers ingrats

La question va au-delà de la vaccination des enseignants, elle questionne la vaccination des personnes les plus exposées dans leur milieu professionnel. Dimanche dernier Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a plaidé dans ce sens. Johann Jardin, de la CFDT de Loire-Atlantique :

Johann Jardin

« Des métiers invisibles : quand on parle des femmes de ménage je parle souvent de métiers invisibles parce que ce sont des métiers ingrats, ce sont des personnes qui viennent faire le ménage avant que les salariés arrivent, et une fois qu'ils sont partis. Mais le virus peut être sur le matériel, sur les tables, sur les portes, ces personnes-là elles ramassent des masques jetés dans les poubelles. Voilà elles sont soumises au risque, pas parce qu'elles ont croisé beaucoup de monde, mais dans leur activité particulière, qui fait qu'elles doivent ramasser des déchets qui peuvent être pollués ou nettoyer des surfaces polluées. Le virus est là ».

La vaccination, oui, mais priorité aux personnes à risque, selon le syndicaliste nantais Johann Jardin.

Johann Jardin 2

« On parle de la logistique, des magasins, des aides à domicile qui sont soumis à ces risques-là, donc on tous les métiers du ménage etc . Donc il y a une priorité sur ces métiers mais il faut qu'on puisse faire le lien entre le risque du métier et celui de comorbidité, de faire une situation grave du COVID, il est important qu'on puisse croiser en disant je suis dans un métier à risque et mon médecin a précisé que je suis une personne à risque donc je deviens prioritaire ».

Un reportage de Cédric Mané.