Le vaccinodrome de Nantes est ouvert à la Beaujoire

6 avril 2021 à 14h18 - Modifié : 7 octobre 2021 à 9h45 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : Cédric Mané (Hit West)

Le Stade de France, des parcs des expositions, cette fois la campagne de vaccination contre le COVID-19 s'accélère réellement en France avec l'ouverture des giga-centres de vaccination. Reportage à Nantes-Beaujoire où le centre ouvrait ce matin avec Cédric Mané.

La France a démarré son troisième confinement ce mardi 6 avril, a priori pour 4 semaines dont deux semaines de vacances… Depuis ce matin, les écoles, les crèches, les collèges et les lycées sont fermés. C’est le retour de l’école à la maison. Dans les entreprises, le télétravail est systématique ou presque, les commerces non essentiels sont de nouveau fermés, et les déplacements sont interdits à plus de 10 kms. Objectif du Gouvernement, freiner l’épidémie et baisser la tension hospitalière. En un mois, le nombre de malades est passé de 3.600 en soins intensifs à plus de 5.400 aujourd’hui, et notre pays compte quelque 30 000 malades du COVID-19 et a déploré hier près de 200 morts.

Coup d’accélérateur des vaccins

Pour combattre le virus et son variant britannique plus contagieux et virulent, des vaccinodromes ouvrent aujourd’hui, comme le Stade de France en Seine Saint Denis et il prévoit 10 000 injections par semaine. C'est le cas aussi du parc des expositions de la Beaujoire à Nantes. 1.300 vaccins par jour pour commencer et jusqu'à 2.000 quand la machine sera lancée dans la hall XXL de la Beaujoire.

Alors les vaccins sont là, le directeur de l'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire annonce 100.000 doses par semaine du vaccin type Pfizer dans les deux mois à venir. Pour les injecter, il faut des soignants, une centaine de soignants vont se relayer pour accueillir les candidats aux vaccins. Des médecins en activité ou à la retraite, des étudiants, des vétérinaires et des pompiers, des agents administratifs et bien sûr des infirmières, déjà très sollicitées. C'est le cas de Sandrine Masson, une infirmière nantaise qui a déjà de belles journées dans son cabinet libéral, et ça ne l'empêche pas de venir dans les différents centres de vaccination prêter main forte.

Sandrine Masson

« Sur mes jours : soit quand je ne travaille pas l’après-midi je viens ici quand j’ai fini ma tournée du matin... ou bien sur mes jours de repos, soit j’ai deux jours de repos soit un week-end de repos, dans ces cas je viens ici pour des vacations de vaccins. Je suis tout le temps en activité, sauf le mercredi quand je n’ai pas de garde d’enfants. Donc je suis obligée d’être à la maison le mercredi pour garder les enfants. Quand je ne travaille que le matin en libéral, je commence à 6h, j’arrive ici à 13h et je reste jusqu’à 20h. Et quand je ne travaille pas du tout en cabinet, je viens ici pour une garde de 8h à 16h, en essayant de garder un peu de temps pour soit emmener les enfants le matin à l’école, soit aller les chercher ».

Hubert Papin est un jeune médecin retraité, il fait le point sur les effectifs : près de 300 infirmières libérales, 120 médecins généralistes en activité plus une vingtaine de retraités, et une vingtaine d'étudiants à qui il faut assurer quelques revenus. Pour le moment, Hubert Papin est confiant mais il se demande si cette petite armée sera disponible sur la durée jusqu'au mois d'août :

Hubert Papin

« Ca doit fonctionner, ça va marcher, on a un pool d’une quinzaine d’étudiants, et ce pool va poser problème dans les vacations de semaine car la rémunération n’est pas celle qu’on leur avait promise, et ils se retirent déjà dans les vacations de semaine donc je vais m’en occuper... Ça va tenir en avril, mais en juin ça va être plus difficile de garder tout le monde, et pire pour les vacances d’été. Juillet et août ça va être délicat. Les gens vont vouloir prendre des vacances ou des week-ends. Je pense que jusqu’à la fin juin on va pouvoir caler le personnel médical et paramédical. Pour juillet et août il va falloir bagarrer, mais bon on a l’habitude ».

L'autre incertitude, c'est évidemment les vaccins: à la Beaujoire ce sera le Pfizer, qui nécessite deux doses à 28 jours d'intervalle. D'après l'ARS des Pays de la Loire, les 100 000 vaccins nécessaires par semaine sont assurés d'être livrés pour les deux mois à venir. Le directeur Jean-Jacques Coiplet avec Cédric Mané :

Jean-Jacques Coiplet

« On a cette visibilité jusqu’à fin mai, donc ces 100 000 doses, elles sont garanties aussi en mai, on va pouvoir maintenir le même rythme dans chacun des centres. Parfois on a de bonnes surprises avec plus de doses que prévu, parfois un peu moins, on ajuste. Enfin on a cette visibilité. Pour le vaccin Pfizer on a une deuxième injection 28 jours après la première, et quand on a un rendez-vous prévu dans un grand centre comme ici, on prend un deuxième rendez-vous, afin que les personnes soient protégées au maximum ».

Les demandes de vaccination affluent dans la région, le centre de la Beaujoire est complet jusqu'à la fin du mois d'avril. Réservation sur le site www.doctolib.fr ou le numéro mis en place par la préfecture de Loire-Atlantique : 0 806 000 344.