La fin du tabou des règles

7 mars 2021 à 15h38 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : Pixabay

En cette journée internationale du droit des femme, évoquons la précarité menstruelle. A Nantes des jeunes filles se sont emparé du sujet en sensibilisant et en distribuant des kits de produits hygiéniques aux femmes les plus précaires.

"Il faut vraiment que les hommes se rendent compte de l'impact que ça peut avoir dans la vie d'une femme". La fin du tabou des règles fait son chemin, avec par exemple ce projet porté par cinq étudiantes, baptisé « Tous concernés ». Sans le "e" pour féminiser l'adjectif, et ce n'est pas une faute d'orthographe. Ces jeunes femmes veulent sensibiliser toute la population, les femmes mais aussi les hommes à la "précarité menstruelle". L'objectif est d’aider 1.000 femmes précaires en leur distribuant des kits de produits hygiéniques. Et tout le monde est invité à fournir des produits dans plusieurs magasins dont les adresses sont disponibles sur l'instagram "tous concernés".

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Lisa Rivalland raconte pourquoi elle lance cette initiative, au micro de Cédric Mané :

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"Les femmes dans la rue sont souvent obligées de faire un choix entre un repas et l'hygiène intime. Évidemment, quand on a un salaire on peut se permettre d'acheter ce genre de choses. Elles ne peuvent pas... Là, on a vu l'annonce gouvernementale qui a donné l'accès libre et gratuit à ces protections dans les lycées, les écoles et les universités, mais ce qu'on aimerait c'est que ça aille au-delà, et que l'on permette à toutes les femmes d'accéder à ça, que ce soit une évidence".

Opération de collecte et distribution

Inès Zinoune raconte comment va se dérouler l'opération de collecte et de distribution. Selon elle, c'est le moment pour les hommes d'être concernés, eux aussi :

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"(L'opération constiste à) regrouper un maximum de dons, et d'en faire ensuite des kits d'hygiène. On y mettra des gels douche, des dentifrices, des protections hygiéniques qu'on pourra redistribuer aux femmes dans le besoin... C'est le moment oui, en fait au final ça a toujours été le moment, c'est juste que maintenant on brise vraiment le tabou, on en parle on est en 2021, tout le monde doit être sensibilisé, même les hommes même si ça ne les touche pas directement. Il faut vraiment qu'ils se rendent compte de l'impact que ça peut avoir dans la vie d'une femme".

Les hommes concernés aussi !

Kejdi Dibranaj insiste sur ce point: les hommes concernés, eux-aussi !

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"On a appelé ce projet tous concernés parce que ça concerne aussi les hommes. C'est vrai que c'est plus compliqué pour les hommes de comprendre le problème. Les hommes nous disent qu'ils ne savent pas quoi acheter, donc ceux qui ont participé le font sur la cagnotte Leetchi, parce qu'ils ne sont pas confrontés directement, mais à travers leur femme, leur soeur, leur fille. Je pense que c'est bien de faire partie des personnes qui en parlent pour que ça devienne un sujet de société et qu'ils se sentent également concernés".

Pour soutenir le projet, il y a la cagnotte Leetchi "tous concernés" qui s'achève ce lundi. On peut aussi apporter des produits d'hygiène, plusieurs magasins de Nantes et Saint-Herblain sont partenaires (cf Instagram du projet).

Par ailleurs une webconférence est proposée demain mardi soir par le Département de Loire-Atlantique, "le tabou des règles, un enjeu d'égalité", en présence du médecin et écrivain Martin Winckler, de Tara Heuzé-Sarmini de l'association "règles élémentaires".