En route pour la banquise : l'expédition Rennes-Pôle Nord s'élance samedi
Publié : 22 avril 2021 à 8h57 - Modifié : 7 octobre 2021 à 9h45 par Alexandra BRUNOIS
Il part pour un périple dans les glaces de l'Arctique : Vincent Grison s'élancera de Rennes ce samedi pour l'Islande puis le Groënland. Une expédition en solitaire, accompagné de son "Breizh Glace", un petit bateau traineau spécialement conçu. Yann Launay l'a rencontré pour Hit West
Vincent Grison a plusieurs objectifs : partager son aventure avec des écoles, faire avancer la recherche et sensibiliser au réchauffement climatique.
Vincent a grandi à Rennes, étudié l'architecture navale à Nantes, et beaucoup navigué, avec par exemple une participation à la Mini Transat 2015.
Cette expédition "Rennes-Pôle Nord", Vincent la voulait entièrement en modes de transport "doux", sans émission de CO2, pour plus de cohérence... Une expédition à la force des mollets, des rames et du vent, et ce, dès le départ de Rennes :
VINCENT GRISON 1
"La petite embarcation derrière le vélo, je pédale jusqu'à Saint-Malo, et une fois à Saint-Malo, je mettrai le petit canot sur un voilier pour traverser l'Atlantique Nord et atteindre l'Islande. Arrivé en Islande, je descends du voilier avec le petit bateau et je me dirige vers la côte du Groënland, à la rame et avec des cerfs-volants. Il n'y a pas de lieu à atteindre, l'idée est de parcourir la banquise, sur l'est groenlandais, de rester à cette limite entre la glace, l'eau et la terre, pour voir un peu ce qu'il s'y passe."
@Anne Beaugé
BREIZH GLACE : UNE EMBARCATION EN MATERIAU COMPOSITE
Tout au long de l'expédition, Vincent ne quittera pas son petit bateau traineau, baptisé "Breizh Glace" : une embarcation de 5 mètres de long pour 1 de large, en matériau composite
VINCENT GRISON 2
"La première chose qu'on voit sur ce bateau, ce sont les panneaux solaires, à l'arrière, qui permettent de faire chauffer la nourriture et d'utiliser les moyens de communication satellite. Devant, on voit le système pour avancer à la rame notamment, et l'arrière c'est l'habitacle, à l'intérieur duquel je peux rentrer pour me protéger des éléments. Pour le traîner sur la glace, il a fallu construire sous le bateau des patins, de grands skis... 80 kilos de bateau, plus à peu près 60 kilos de matériel : tirer ça sur la glace, c'est un effort physique intense, il a fallu se préparer pour ce genre d'effort..."
Dans les glaces du pôle, Vincent part seul et sans assistance, ce qui ne l'effraie pas outre mesure :
VINCENT GRISON 3
"J'ai déjà l'expérience de projets en solitaire à la voile, ça s'est très bien passé, je vivais bien le fait d'être tout seul... Ensuite il y a des contraintes pratiques : être plusieurs sur un projet, automatiquement, c'est un projet plus cher... Trouver de l'argent pour un projet comme ça c'est déjà assez dur, donc j'ai fait le choix d'un projet en solitaire pour ces raisons... Après on met en place des entraînements et des outils pour éviter d'avoir trop peur... J'ai arrêté de faire des nuits blanches à peu près en décembre dernier... Depuis décembre je dors bien, ça veut dire que je suis prêt à partir..."
@Anne Beaugé
UNE AVENTURE SUIVIE PAR DES ECOLIERS
Vincent est suivi par une trentaine de classes de primaire de l'agglo rennaise. Ce partage de l'aventure avec les enfants est une dimension particulièrement précieuce aux yeux de Vincent :
VINCENT GRISON 4
"Il s'agit d'être ludique, attrayant, pour que les enfants s'intéressent à cette zone de la planète. Cela passe par répondre à leurs questions, leur envoyer des photos, des vidéos. L'idée, c'est de créer une proximité, comme si les enfants étaient sur place, et comme si l'expédition leur appartenait..."
@Expédition Rennes-Pôle Nord
Une expédition également à vocation scientifique : Vincent apportera sa contribution à l'étude de la banquise, dans le cadre d'un partenariat avec un laboratoire de l'Université de Rennes 2, qui met au point une cartographie des glaces grâce aux images satellites radar
VINCENT GRISON 5
"L'imagerie satellite radar permet d'étudier l'état de surface de la planète même quand il fait nuit et quand il y a des nuages... Ce qui est la cas 98% du temps sur la banquise... Sur place il va falloir prendre des images aériennes avec un drone, les comparer avec les images prises par les satellites, et voir si les images correspondent à la réalité, et si ce n'est pas le cas, faire des ajustements dans le logiciel de calcul..."
Départ de Rennes, Place de la Mairie ce samedi, à 10h, à vélo, direction Saint-Malo, où Vincent et son petit bateau embarqueront à bord d'un voilier, pour l'Islande. Vincent sera ensuite seul avec son canot pour passer environ un mois dans les glaces du pôle.