Déconfinement : les boîtes de nuit ne voient pas le jour

Publié : 3 mai 2021 à 15h16 - Modifié : 4 mai 2021 à 9h32 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Warehouse (avec Simon Boisson)
Crédit : Cédric Mané (Hit West)

Let's dance ... mais pas en boîte : les bars & restaurants pourront rouvrir sous conditions mais pas les discothèques cet été. Les annonces du déconfinement progressif à venir ont laissé les boîtes de nuit une nouvelle fois de côté.

Faute d'une ouverture imminente, les patrons de discothèques espéraient au moins un calendrier et quelques perspectives, mais rien. Régis Toutain est délégué de cette branche pour l'UMIH, l'Union des métiers des Industries de l'Hôtellerie dans le Morbihan, et il gère la discothèque "le Missyl" à Pontivy. A Cédric Mané, Régis Toutain détaille les aménagements qui devraient selon lui permettre aux discothèques de s'adapter dans ce contexte sanitaire délicat dans l'Ouest et ailleurs en France :

Régis Toutain

"On avait prévu des zones à des endroits pour y mettre des gens, sur lesquelles ils pouvaient rester assis se dandiner entre eux... On a des bars qui sont immenses et qui vont avoir le droit d'ouvrir dans des conditions assez light, avoir des phénomènes comme ceux qui ont eu lieu l'été dernier, où ils faisaient notre travail, c'est-à-dire faire danser les gens jusqu'au bout de la nuit.. On a autant le droit que les autres de travailler !"

Une concurrence déloyale...

Un problème de concurrence souligné pour le "Missyl" et ses 350 m2, mais aussi par d'autres plus grands établissements, comme le Warehouse et ses 2.650 m2 à Nantes. Simon Boisson est l'un des trois gérants :

Simon Boisson

"Comme toutes les discothèques, on est équipé d'un système de désenfumage mécanique, c'est un énorme moteur qui recycle l'air, de la taille d'un conteneur maritime dans notre cas, et il est extrêmement puissant, il permet de renouveler l'air de l'intégralité du bâtiment toutes les huit minutes. Ça fait partie des éléments qu'on a apportés pour essayer d'élaborer un protocole pour ouvrir nos lieux".

Comme beaucoup de patrons de discothèques, il ne digère pas l'ouverture des salles de spectacles, qui fonctionne selon lui comme sa discothèque.

Simon Boisson 2

"On fait le même métier qu'une salle de spectacle, les gens achètent un ticket pour voir un artiste, donc ce sont les mêmes comportements et il y a le même effet de foule. Les gens viennent devant la scène, dansent entre eux en étant assez proches, donc c'est exactement la même typologie !
C'est ça qui est le plus dur pour nous, c'est qu'on a l'impression qu'on va laisser des salles de spectacles ouvrir, refaire des spectacles debout, ce qui est aussi notre métier... Il y a une méconnaissance de nos métiers qui est terrible. On est sur quelque chose de nouveau et d'assez hybride, de mal mesuré et mal connu. Si on ne vient pas nous poser la question et regarder ce qu'on fait, si on ne met pas en place de test, c'est comme ça qu'on prend des décisions erronées".

La demande de Franck Louvrier à La Baule

Ce week-end, le maire de La Baule Franck Louvrier allait dans ce sens, en demandant l'ouverture au 30 juin des établissements de nuit. "On ne peut pas laisser au bord du chemin ces 42 000 professionnels du divertissement." L'élu propose "que ces établissements ouvrent le 30 juin, au même titre que les bars et cafés, en leur imposant un «pass sanitaire» et l’installation de purificateurs d’air. Cette initiative permettra d’inciter les plus jeunes à se vacciner rapidement, conformément aux récentes annonces du président de la République pour la vaccination dès 18 ans." Motif avancé par le maire de la cité balnéaire, "nous ne voulons pas que cet été, nos plages se transforment en discothèques à ciel ouvert !"

Dans un communiqué, le collectif Culture Bar-Bars et l'UMIH s'associent pour exiger que les clubs cultures, les discothèques soient traités à équité de tous les lieux de culture, de nuit et du secteur de l’évènementiel !

Reportage de Cédric Mané.