De l'hydrogène vert à la place des pneus Michelin, à La Roche-sur-Yon
Publié : 9 mars 2021 à 7h07 - Modifié : 7 octobre 2021 à 9h45 par Dolorès CHARLES
En attendant "plusieurs dizaines d'entreprises", les élus locaux de La Roche-sur-Yon ont présenté hier la création d'un pôle d'innovation sur les énergies durables, sur l'ancien site Michelin, l'usine a fermé fin 2019 laissant quelque 600 personnes sans emploi.
Des centaines de suppressions d'emplois, 619 exactement, et la fermeture du site de production de pneus pour poids-lourds Michelin : c'était à la Roche-sur-Yon, en octobre 2019. Aujourd'hui, l'immense bâtiment est presque vide, et les élus locaux veulent y créer un pôle d'innovation sur les énergies durables. La première trace de ce renouveau est prévue pout cet été avec une station multi énergies dont le lancement a été annoncé hier (lundi 8 mars). Concrètement, il s'agira d'une sorte de station-service ouverte au public, qui pourra s'y servir en carburant vert produit exclusivement en Vendée.
Alain Le Boeuf, directeur du SYDEV, le service des énergies du département de Vendée, explique d'où proviennent l'hydrogène vert et le gaz naturel BioGNV qui sera servi dans cette station.
Alain Le Boeuf
"C'est une station multi-services avec trois énergies différentes, que des énergies renouvelables qui vont être proposées au grand public : le BioGNV, énergie produite dans nos fermes et avec les déchets de l'industrie agroalimentaire ; nous allons fournir de l'hydrogène qui sera fabriqué en Vendée, à Bouin, à partir de nos éoliennes ; et enfin de l'électricité avec des "superchargeurs" produite juste à côté dans une grosse centrale photovoltaïque qui sera construite sur l'ancien centre d'enfouissement technique".
Sur l'ancien site de fabrication de pneus, l'idée est de créer un pôle d'innovation sur les énergies durables. Michelin fait partie de l'équipe chargée de faire venir des entreprises. Laurent Feuillet l'ancien DRH devenu directeur du site donne sa vision pour le moins prudente de l'avenir des 20 hectares qu'occupe l'usine.
Laurent Feuillet
"Dès 2019 en annonçant l'arrêt de l'activité de production de pneus poids-lourds, Michelin a annoncé qu'il prendrait le temps d'écrire une nouvelle histoire et un nouvel avenir au site. Ce qui sera important, c'est la création d'emplois sur le site en nombre et dans la durée. Cela fait deux notions importantes, et quand on dit dans la durée on peut espérer d'ici cinq à dix ans qu'il y ait plusieurs centaines d'emplois... Cela dit m'engager aujourd'hui serait présomptueux de ma part. Encore une fois, quand on veut des activités pérennes, on peut commencer par quelques dizaines au début, puis plusieurs centaines... Mais surtout dans la pérennité".
La signature de la lettre d'intention entre @Michelin @larochesuryonfr @DepVendee @SyDEV_85 @VendeeEnergie @paysdelaloire et la présentation de la future station multiénergies sont la 1ère étape de la conversion de ce site yonnais comme pôle d'innovation sur les énergies durables pic.twitter.com/ibORL87xuw
— Yves Auvinet (@YvesAuvinet) March 8, 2021
Pas de nom d'entreprise cité
À ce jour pas de nom ou pas de nom communiqué, mais les élus assurent recevoir beaucoup de demandes. Luc Bouard, le maire de la Roche-sur-Yon, au micro de Cédric Mané :
Luc Bouard
"20 hectares en entrée de ville, ça ne se trouve plus, ce qui fait que chaque hectare de disponible sur une zone économique est pris d'assaut en Vendée et à La Roche-sur-Yon en particulier. Je suis sûr qu'on est au moins à 50 entreprises qui nous ont sollicité, donc s'il s'agit uniquement de remplir le site, il n'y a aucun souci sur le sujet... Nous allons les choisir pour qu'elles répondent à cette volonté d'orienter le site sur l'énergie renouvelable et sur l'industrie du futur... Cela prendra un an - deux ans, plus peut-être, pour que le totem de l'énergie verte et renouvelable soit à la Roche-sur-Yon".
Après l'arrêt de la production et la fermeture de l'usine, le groupe Michelin et la préfecture de Vendée ont passé en juin 2020 un accord de revitalisation du territoire, avec un apport de 3,7 millions d'euros.
Reportage de Cédric Mané.