Nantes : Renforts policiers après les récentes fusillades

On en est à 5 fusillades en 10 jours à Nantes (9 depuis le 11 mai), la dernière a eu lieu dans la nuit de dimanche (28 mai) à lundi 29 mai près du quartier Bellevue. On dénombre un mort et cinq blessés... C’est ce qui a amené le préfet de la Loire-Atlantique à organiser une réunion d’urgence ce mardi 30 mai, avec les adjoints aux maires de Nantes et Saint-Herblain, le procureur de la république ou encore le directeur de la DDSP (Direction Départementale de la Sécurité Publique). Ils ont validé un plan d’action qui a démarré dès ce week-end, pour renforcer le démantèlement des points de deals et sécuriser la voie publique.

"Des opérations avec des drones vont être menées"

Le préfet a annoncé des moyens supplémentaires pour les prochains jours. "D’abord on voit bien que, même si les enquêtes sont en cours, il y a la problématique de points de deal, reconnait  Fabrice Rigoulet-Roze, préfet de la Loire-Atlantique, et consigne a été donnée aux services de Police de mettre en œuvre des actions renforcées sur le démantèlement des points de deal existants. Le 2eme point est de mettre en œuvre des actions de sécurisation avec la présence de renforts sur des endroits où ont pu avoir lieu ces échanges de coups de feu. Des opérations avec des drones dont une va être menée dès cette semaine. Et puis le 3è élément c’est de renforcer la présence sur la voie publique avec des renforts que j’ai obtenus, j’annonce que la CRS8 va arriver dès ce soir pour être déployée sur le terrain."

La CRS 8 est cette unité de police spécialisée dans les violences urbaines, qui avait déjà été déployée à Nantes en octobre dernier. La quarantaine d’agents est annoncée pour quelques jours au moins.

"Harceler les points de deal"

Les premières opérations vont être menées dès ce semaine au moyen de drones. La compagnie spécialisée dans les violences urbaines CRS8 sera également présente ces prochains jours dans plusieurs rues et quartiers de la ville, où des travaux notamment, ont récemment empêché des points de deal habituels.

Nicolas Jolibois directeur de la DDSP en Loire-Atlantique : "maintenant on sait que ce sont des luttes de points de deal, on s’adapte, on ira les harceler là où ils sont et on ne lâchera pas le terrain parce que des coups de feu détonnent... On sait que les coups de feu concernent des règlements de compte qui peuvent toucher ceux qui animent les points de deal et ceux qui les organisent. Dernièrement ,il y a eu des résultats significatifs obtenus par la Police Judiciaire donc nous avons confiance, en attendant nous devons harceler les points de deal."

"La responsabilité des consommateurs"

 C'est un nouveau coup dur pour la ville de Nantes où les faits de violence ont augmenté depuis quelques années. Pour autant l’adjoint à la sécurité Pascal Bolo, refuse de stigmatiser la ville et n’hésite pas à pointer du doigt les consommateurs de drogues. "Il n’y a pas de problème spécifique à Nantes autour du trafic de stupéfiants ou de la violence par arme à feu. On a vu que des épisodes du même type ont lieu y compris dans les villes à la stupéfaction générale. On est sur un problème national, on est sur une industrialisation du narcotrafic, qui touche l’ensemble des villes. Moi je réitère mon appel à la responsabilité des consommateurs qui ne peuvent pas ignorer que leur consommation qui peut être récréative a des conséquences sur la délinquance et la vie des quartiers populaires - ils ne peuvent pas s’en laver les mains !"