Nantes : Le sommet pour le climat veut des actions concrètes
Publié : 8 mars 2022 à 9h24 par Emilie PLANTARD
Le sommet Climate Chance a démarré ce lundi à Nantes pour 2 jours de rencontres, d’ateliers, de formations autour de la lutte contre le changement climatique. Des propositions d’actions concrètes à l’échelle territoriale, pour un rayonnement européen.
C’est donc dans un contexte tourné vers le conflit ukrainien que se déroule ces 2 jours de sommet Climate Chance à Nantes, en parallèle de la conférence européenne pour le climat. La ministre Barbara Pompili s’est finalement exprimée en visio-conférence, tout comme des élus ukrainiens dont les messages ont été enregistrés. De nombreux thèmes y sont abordés devant des élus locaux, des citoyens, des entreprises, des ONG… Ce sont par exemple la préservation de l’eau à l’échelle européenne, l’accélération du développement des énergies renouvelables, la planification des villes… Des associations ont également l’opportunité de venir présenter leurs projets, c’est le cas de l’association « Nos Rues Demain » avec son projet de vélobus. Gaëlle Monnier en est la présidente, à Saint-Sébastien-sur-Loire.
"Un vélobus c’est un vélo mis à disposition des familles gratuitement par la commune, pour se regrouper et permettre d’emmener, par un seul parent, jusqu’à 10 enfants à l’école. Il y a eu 2 vélobus d’achetés sur la commune de St-Sébastien, assez vite il y en a un qui a été dédié aux structures « petite enfance », aménagé un peu différemment avec un petit banc pour un accompagnant supplémentaire et puis il y en a un qui est vraiment mis à disposition à titre gratuit, par convention, auprès des familles et à l’heure d’aujourd’hui, il est très prisé des assistantes maternelles qui ont trouvé le projet super chouette et qui en font la demande."
Le vélobus, économique et fédérateur
L’association, lancée en 2016 par des citoyens de Saint-Sébastien-sur-Loire, travaille à proposer des projets concrets pour apaiser les villes et développer les déplacements alternatifs. Le vélobus est un premier projet qui a convaincu la mairie de St Sébastien, en périphérie de Nantes. Il séduit aussi de plus en plus de familles et de professionnelles de la petite enfance. La présidente Gaëlle Monnier est venu en rendre compte au sommet Climate Chance :
"C’est juste parfait. C’est tellement moins cher qu’un minibus 9 places, pour donner un ordre d’idée, un minibus c’est 8000 euros pour 10 enfants transportés, il me semble qu’un minibus pour une collectivité c’est autour de 65000 euros. Pas de carburant, le plaisir, le silence, le calme, la joie, la gaieté… Vous verriez un vélo passer avec les enfants, ça papote, ça rigole, ça chante des chansons… Oui, ça plaît énormément et c’est une vraie solution d’avenir, c’est sûr."
Changer les mentalités
Parmi les thèmes abordés tout au long du sommet, celui des stéréotypes est plutôt récent. L’ONG EPE (Entreprises Pour l’Environnement) propose donc un guide des bons usages à destination des communicants. Car les stéréotypes sont renforcés par la communication et notamment par la publicité. David Laurent est responsable du pôle climat d’EPE :
"Pendant les 80 dernières années, la publicité a rendu désirable l’acte de possession, la consommation. C’était peut-être adapté à un certain temps. Aujourd’hui, on voit bien que les défis de la société sont différents, c’est la transition écologique, c’est réduire la consommation d’énergie, la consommation de ressources fossiles, et donc la publicité a un jeu clé à changer nos imaginaires et justement, la première étape pour ça, c’est être conscient des stéréotypes que nous-mêmes, nous pouvons avoir vis-à-vis de la façon de se déplacer, la façon de se nourrir, la façon d’habiter, la façon de consommer au sens large."
Et créer de nouvelles envies
Faire évoluer les mentalités est un enjeu fondamental dans la lutte contre le réchauffement climatique et cela passe, entre autre, par la mobilisation de tous les acteurs. La publicité, le cinéma par exemple, mais aussi les pouvoirs publics, les entreprises ont leur rôle à jouer. David Laurent est responsable du pôle climat pour EPE , il a animé un atelier pendant le sommet et il croit en de nouvelles envies du grand public :
"Aujourd’hui, pour être heureux, il faut avoir une grosse voiture, une grosse maison, avoir une piscine, faire des voyages le week-end à Ibiza… Ça, ça s’est construit parce que c’est ce qu’on voit à la télé, c’est ce qu’on nous raconte. Mais on voit aussi qu’il y a des discours émergents qui se développent au sein de la société. Moi ce que j’aime beaucoup c’est tout ce qu’il y a autour du slow. On l’a vu apparaître avec le slow-food, c’est-à-dire manger moins, prendre son temps, profiter et ça se décline également dans le voyage, le slow-travel, par exemple voyager en train et prendre le temps du voyage."
Le sommet Climate Chance, ainsi que la conférence ministérielle pour le climat, se prolongent jusqu’à ce soir à Nantes.