Nantes. L'hyper succès de l'exposition "Hyper sensible"

C’est l’exposition dont tout le monde parle à Nantes depuis avril, et il ne vous reste que quelques jours pour aller la voir. L’exposition "Hyper sensible" au Musée d’arts se termine ce dimanche 3 septembre. En à peine cinq mois, ces sculptures hyper réalistes ont attiré environ 220 000 visiteurs, un record. Le précédent datait de 2019 avec l’exposition sur Charlie Chaplin (150 000 entrées). Ces visages, corps habillés ou dénudés nous déroutent et bousculent. Ils nous font venir ou revenir au Musée d’arts, pour le plus grand bonheur de Sophie Levy, sa directrice depuis 2016:

"Le succès nous surprend toujours un peu. Mais ce qui nous rend le plus heureux, c'est que les visiteurs, dans leur variété d'approches, d'âges et de provenances, ont compris les intentions de l'exposition. Mon sentiment, c'est que les visiteurs sont plus jeunes que ceux d'une exposition plus traditionnelle. J'espère que des visiteurs, qui ont découvert le musée grâce à cette exposition, vont se dire "finalement ce lieu, je m'y plais, je le trouve beau, il me fait du bien, j'ai envie d'y revenir". C'est surtout ça mon espoir !"

Les visiteurs retiennent leur souffle

Ces visages et corps nous interpellent. C’est ce qui rend cette exposition temporaire si populaire, selon Sophie Levy : "elle déroute totalement puisque le principe de la sculpture hyperréaliste, c'est le trompe-l'œil. Vous vous retrouvez face à des figures humaines tellement réelles que vous avez l'impression qu'elles pourraient être vivantes.

En pleine déambulation dans les allées du musée, la directrice s'arrête et interroge: "Vous entendez ce silence qui nous entoure, alors que l'exposition n'est pas vide du tout? C'est comme si les gens retenaient leur souffle. Et quand ils se parlent, ils chuchotent. D'habitude, dans un musée, les visiteurs discutent. Là, c'est comme s'ils étaient saisis par cette rencontre, qu'ils n'osaient pas réveiller les sculptures".

"Il se passe quelque chose entre les gens et les œuvres qui est inédit", ajoute Sophie Levy.

Des visiteurs surpris

Selon la directrice, deux œuvres qui se font marquent particulièrement les visiteurs. Ce sont deux bébés recroquevillés et une vieille dame en sous-vêtements: "entre ces petits bébés fragiles et cette vieille dame qui ose nous faire face, on est confronté à d'où l'on vient et où l'on va. Cela participe d'une sorte d'effet miroir".

"En tant qu'infirmer, je suis impressionné par le réalisme, confie Guillaume, un visiteur du musée. Je vois souvent des personnes de tous âges dévêtues et je suis impressionné par la précision, la forme du corps, la posture de cette dame âgée. J'ai l'impression de l'avoir déjà croisée en vrai dans le cadre de soins. On dirait qu'elle sort de la salle de bain pour aller s'habiller. Je trouve ça fabuleux."

Pour être aussi ébahi que Guillaume devant l'exposition "Hyper sensible", vous avez jusqu'au dimanche 3 septembre. Comptez 9 euros le ticket plein tarif, 4 euros pour les 18-25 ans. L'entrée est gratuite pour les moins de 18 ans, demandeurs d’emploi et tous les premiers dimanches de chaque mois, comme ce 3 septembre.

La prochaine exposition temporaire du Musée des Arts sera sur les peintures de Suzanne Valadon à partir du 27 octobre.