Muscadet. La récolte a démarré dans le vignoble nantais

Publié : 4 septembre 2023 à 21h28 - Modifié : 5 septembre 2023 à 8h20 par Tom ROSSI

Rémi Branger espère récolter en moyenne 50 hectolitres par hectare.
Crédit : Tom Rossi

Premiers coups de sécateur dans les vignobles nantais. Le banc des vendanges était fixé à ce lundi 4 septembre en Loire-Atlantique comme en Vendée, soit un peu plus tôt que prévu selon les professionnels du Muscadet. Un bon signe pour la récolte 2023, qui s'annonce plutôt bonne.

C’était aussi la rentrée pour des centaines de vignerons du Val de Loire ce lundi 4 septembre. Le muscadet a lancé la saison des vendanges, partie pour durer deux à trois semaines dans les 400 domaines du vignoble nantais. C’est un peu plus tôt que prévu, selon certains professionnels, mais les contrôles de maturité fin août ont été bons. Il n’y a plus de raison d’attendre le raisin.

Le melon de Bourgogne, cépage majoritaire du vignoble nantais n’a cette année pas subi de gros aléas climatiques, comme le gel et la sécheresse.

 

"Tant que la vendange n’est pas rentrée dans la cave, on ne sait pas ce qu’on récolte!"

 

De quoi être optimiste au domaine de la Pépière, à Maisdon-sur-Sèvre (44). Rémi Branger, co-gérant de ce domaine bio de 43 hectares, était tout sourire ce lundi aux côtés de la soixantaine de vendangeurs:

"Content de démarrer forcément, c’est le travail de l’année qu’on récolte. Le temps est avec nous, c’est très agréable, cela devrait être comme cela toute la semaine. En revanche, il va falloir qu’on s’adapte avec cette chaleur en ajustant le temps de travail des vendangeurs. Nous avons goûté les baies dans la vigne, avons fait des prélèvements pour connaitre la maturité etc. Nous avons bu des jus pressés à la main. Au niveau de la qualité, les raisins sont bons. La récolte s’annonce assez belle : une moyenne de 50 hectolitres par hectare serait bien. La tendance est bonne, mais tant que la vendange n’est pas rentrée dans la cave, on ne sait pas ce qu’on récolte."

Rémi Branger
Crédit : Tom Rossi

La récolte 2023 s'annonce très belle !

Au domaine de la Pépière, tous les voyants sont au vert. Les raisins sont beaux après avoir été plutôt épargnés par le mildiou, un champignon qui a fait des ravages dans d’autres vignes.

"Sur notre cépage, nous avons des grappes très serrées, compactes et pas grosses. Les raisins sont jaunes dorées, avec un peu de vert, cela donne de jolies grappes, décrit Rémi Branger qui travaille en biodynamie. Il y a quelques raisins secs à cause des coups de chaleur et de l’impact du mildiou, mais cela représente peu sur une grappe. Les baies sont assez grosses par rapport à l’année dernière où il y a eu la sécheresse. Les jus sont sucrés, on sent une belle acidité à la fin, la peau n’est pas très épaisse. C’est prêt à la récolte. 2023 s’annonce très bien, on est content !"

 Rémi Branger
Crédit : Tom Rossi
Rémi Branger
Crédit : Tom Rossi

Une image qui s'améliore

Rémi Branger est d'autant plus satisfait qu'en ce moment, le Muscadet a le vent en poupe. Un climat de confiance qui contraste avec l’ambiance dans le Bordelais, où on arrache 10% des vignes pour éviter une surproduction face à la baisse de la consommation.

"Ce que vit le Bordelais, c’est malheureusement ce que nous avons subi il y a dix ans, analyse le vigneron. Je ne dis pas que tout est rose chez nous, mais on sent un mouvement de fond, la clientèle est intéressée et la qualité du produit a beaucoup progressé, ce qui a amélioré (notre) image. Les clients commencent à le savoir mais cela prend du temps pour que tout le monde soit au courant. Je pense qu’il y a encore 7 ou 8 ans de travail avant que le plus grand nombre se rende compte que le Muscadet est un très bon vin. Dans les années 90 et au début des années 2000, l’image n’était pas bonne en France, sauf à l’étranger où le Muscadet a toujours été bien vu."

Rémi Branger
Crédit : Tom Rossi

Le Muscadet voyage bien, en effet. 20% de la production du vignoble nantais est exportée à l'étranger.