Morbihan. Les blocages se multiplient et occasionnent parfois de "gros" bouchons

Publié : 22 mars 2023 à 8h34 - Modifié : 22 mars 2023 à 8h39 par Dolorès CHARLES

Blocage ZI Vannes (56)
Crédit : Yann Launay

Très ponctuels ou plus durables, les blocages se multiplient, dans l'Ouest, pour protester contre la réforme des retraites, et occasionnent des ralentissements voire de longs bouchons, comme à Nantes, Rennes mardi (21 mars), et même à Vannes.

Les blocages liés à la réforme des retraites gagnent des villes jusque là plutôt calmes, comme Vannes dans le Morbihan, par exemple : plusieurs dizaines de manifestants ont allumé des feux, ce mardi matin (21 mars), pour bloquer plusieurs accès à la zone industrielle du Prat. Parmi les manifestants : Philippe, militant CGT transport, et Céline, infirmière et déléguée syndicale dans un hôpital psychiatrique, interrogés par Yann Launay.

"Tant qu'il n'aura pas enlevé son projet, on n'arrêtera pas"

"On cible des rues : là, on a ciblé cette rue et demain, ce sera ailleurs et ça va être comme ça toute la semaine. Tant qu'il n'aura pas enlevé son projet, on n'arrêtera pas. (Des blocages) pour ralentir l'économie et pour que Macron se rende compte que ce n'est pas possible sa réforme. Le gouvernement n'a pas compris. Le but, c'est qu'il retire sa réforme ! Il n'y a pas d'autre solution. On savait très bien que la motion de censure avait 9 chances sur 10 de ne pas passer, mais on ne va pas s'arrêter à ça ! Il nous pousse à bloquer et faire des feux sur les ronds points et ainsi de suite. Il veut la guerre, il va l' avoir."

Philippe et Céline
Crédit : Yann Launay

Emmanuel Macron doit retirer sa réforme

Les participants au blocage prévoient déjà de nouvelles actions pour les jours qui viennent : Philippe dit ne se faire aucune illusion sur le contenu de l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron, ce mercredi à 13h, et il n'attend qu'une seule chose du Président de la République : il faut qu'il "retire sans projet et là, il se remet autour de la table et discute avec les syndicats. Il n'a pas discuté avec les syndicats, il a voulu négocier avec les LR et les LR leur ont pété dans la figure et je pense même qu'il y a des gens de la Macronie qui ne sont pas d'accord avec le président. Le but du jeu, c'est qu'il retire sa réforme et on repart à zéro sur de bonnes bases. Que voulez vous qu'il fasse de son mandat ? Pour les quatre ans qui restent, tous les six mois, on va être dans la rue, ce n'est pas possible. Il faut qu'il y réfléchisse et mette son ego de côté."

Blocage ZI Prat à Vannes (56)
Crédit : Yann Launay
Philippe
Crédit : Yann Launay

Des ronds-points bloqués

A Vannes, les forces de l'ordre sont intervenues pour lever les blocages et éteindre les feux allumés sur plusieurs ronds-points. Il n'était pas question pour les manifestants d'aller à l'affrontement : ils ont levé le camp, en promettant de remettre ça sur d'autres axes. Ils se disent prêts à s'inscrire dans la durée, et s'organisent pour limiter l'impact de la grève sur leurs salaires : "On ne pose que quelques heures parce que malheureusement, comme beaucoup de Français, eh bien je ne peux pas me permettre de prendre des journées... En tant que femme célibataire avec un enfant à charge, je ne peux pas. Je m'organise pour être présent sur des temps mais on assure notre travail l'après-midi."

"On ne peut pas perdre des jours et des jours de grève, ça coûte trop cher. Le gouvernement a misé là dessus et vous voyez bien qu'il se trompe. Ne vous inquiétez pas, on commence à s'organiser, on fait des petits groupes pour que tout le monde ne soit pas pénalisé au niveau du salaire. Il n'y a pas besoin d'être 50 sur un rond point : là, il y a trois ronds points de bloqué et on est une trentaine !"

Philippe et Céline
Crédit : Yann Launay

De nouveaux blocages sont annoncés ce mercredi matin, avant l'intervention d'Emmanuel Macron dans les journaux télévisés de 13 heures, sur TF1 et France 2.