Retraites : les parents doivent s'organiser, les usagers des transports aussi
Publié : 30 janvier 2023 à 21h03 - Modifié : 30 janvier 2023 à 21h04 par Dolorès CHARLES
C'est ce mardi 31 janvier, l'acte II de la mobilisation nationale contre la réforme des retraites et ce alors que ce ce week-end la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé que l'âge de départ repoussé à 64 ans n'était plus "négociable". De nombreux secteurs seront perturbés.
Pour cette deuxième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, mardi 31 janvier, le premier syndicat du primaire prévoit 50% de grévistes dans les écoles, un peu moins que le jeudi 19 janvier, mais la mobilisation reste forte côté syndicats et citoyens, et cela demande un peu d’organisation pour les parents.
Julie Morisseau est allée ce lundi à l’école Gustave Roch, à Nantes et a tendu son micro à quelques parents : "Tout ça va être un peu le bazar. Il y a deux classes d'ouvertes à l'école et pas de service périscolaire, ni cantine... Moi je ne travaille pas, je vais pouvoir garder ma fille à la maison et le fils d'un voisin... Pour moi, c'est mon jour de repos du coup, je garde les enfants et je ne serai pas trop impliquée par la grève. Nous, on va prendre un jour de congé pour rester avec les enfants parce qu'on avait anticipé mais c'est pas évident franchement, il faut s'adapter."
Des perturbations sont aussi attendues à la SNCF, où le mouvement commence dès ce lundi soir (19h), pour se poursuivre jusqu'à 6h mercredi matin. En Bretagne, comptez un TGV sur 3 et un sur 4 en Pays-de-la-Loire, et seulement 2 TER sur 10 dans les deux régions. Pas d’intercités au départ de Nantes. Dans les airs, un vol court et moyen-courrier sur 10 sera annulé chez Air France, mais les liaisons long-courriers ne seront pas impactées. Dans les villes, certains services municipaux et mairies resteront fermés en signe de soutien avec le mouvement.
De nombreux défilés
Les syndicats lycéens annoncent une mobilisation "d'une ampleur historique", ce mardi chez les jeunes pour protester contre la réforme des retraites. Ces mêmes syndicats appellent à bloquer les établissements. Que retiennent les lycéens de ce projet de réforme des retraites ? Se sentent-ils réellement concernés, et ont-ils une opinion claire sur le sujet ?
Ecoutez ces réponses contrastées recueillies par Yann Launay dans le Morbihan : "cela ne nous concerne pas directement parce que d'ici nos 70 ans, la réforme, je pense qu'elle aura eu le temps de changer, mais travailler aussi tard, c'est compliqué de garder la forme et même la motivation... Je sais juste que mes parents ne sont pas contents, mais moi j'en pense rien. Je ne m'en suis pas trop préoccupée... Je ne vais pas travailler jusqu'à 60 ans, je vais arrêter avant, donc ça ne me dérange pas...
Je vais travailler jusqu'à ce que j'ai l'argent nécessaire pour partir d'ici ! La retraite ne paie pas assez... On travaille toute une vie pour avoir une retraite et s'ils décalent encore des années et des années, on ne va même pas en profiter ! L'espérance de vie augmente par conséquent, on doit travailler beaucoup plus longtemps. Moi, je n'ai aucun problème avec ça... Ça veut dire que nous, notre génération, va travailler toute sa vie. On va mourir au travail, en vrai il vaut mieux protester maintenant pour qu'après on est les retraites et qu'on soit vraiment bien."
Les jeunes sont-ils prêts à manifester ?
Les lycéens sont nombreux à exprimer une opposition au projet de réforme des retraites, mais seront-ils nombreux dans les cortèges ? Sont-ils prêts à manifester ? Quelques réponses au micro de Yann Launay : "je n'irai pas, parce que je ne vais pas louper des cours pour aller manifester pour quelque chose qui me concernera dans des dizaines d'années... Je vais manifester et mes parents sont d'accord avec moi : nous, jeunes... quand on va devenir adultes, on va prendre le problème en pleine face et il vaut mieux le régler maintenant.
On a le bac en fin d'année pour les terminales, on a besoin de travailler. Si les profs se présentent, je pense que mes collègues iront en cours. Mais je trouve que c'est complètement légitime d'aller dans le cortège. C'est pas quelque chose que je ferais, mais je peux comprendre... Mes parents y vont et ma petite sœur mais moi, j'ai cours ! J'aimerais bien mais après les profs vont me mettre absent et cela va compter pour mes études supérieures. Mais j'aimerais bien me mobiliser car on est tous touchés, c'est notre avenir."
Il y a une dizaine de jours, près de 2 millions de personnes avaient défilé dans les rues de France, dont 100 000 en Bretagne, et plus de 110 000 en Pays de la Loire dont 50 000 à Nantes.
Parmi les manifestations programmées : rendez-vous à 10h à Angers, La Roche sur Yon, ou St Nazaire place de l’Amérique latine ; à 10h30 au miroir d’eau de Nantes, 10h30 à Cholet, Guingamp et Brest ; à 11h Rennes mail François Mitterrand, St-Malo, Lannion, etc. Défilés dans l'après-midi aussi à St-Brieuc, Fontenay-le-Comte, Redon, Vitré ou Fougères.