Lorient. Une histoire de famille : Marie Tabarly à la barre de Pen Duick VI
Publié : 22 août 2023 à 22h13 - Modifié : 22 août 2023 à 22h18 par Dolorès CHARLES
50 ans après son père, et sur le même bateau, Marie Tabarly prendra demain le départ de l'Ocean Globe Race, une course autour du monde en équipage, dans l'esprit de la légendaire Whitbread. La fille du marin légendaire et son équipage participent ce mardi soir aux festivités organisées pour célébrer les 50 ans de Pen Duick VI, en présence du rappeur Joey Srtarr... Pen Duick VI lèvera l'ancre ce mercredi midi, à la Cité de la Voile.
Il y a 50 ans, en 1973, Eric Tabarly prenait le départ de la légendaire course autour du monde "Whitbread", à port de son tout nouveau Pen Duick VI, et cinquante ans après, c’est sa fille Marie qui sera à la barre de Pen Duick VI, pour aller prendre le départ de l’Ocean Globe Race, une course de huit mois, en équipage, sur le modèle de la Whitbread.
Premier objectif, c'est de ramener le bateau et tout le monde..."
Pour Marie Tabarly rencontrée ce mardi par Yann Launay, cet anniversaire est comme un clin d’œil du destin : "il se trouve que la course autour du monde part la même année que les 50 ans. Il y a une conjonction parfaite qui se fait. Moi, ce que je voulais c'était courir autour tour du monde en course avec ce bateau et la vie m'a proposé ça... Premier objectif, c'est de ramener le bateau et de ramener tout le monde, ensuite, c'est de finir la course. Après, c'est battre les temps de passage de Pen Duick 6 en 80. Cela pourrait être assez drôle de le faire, même si ce n'est pas les mêmes conditions météo et enfin, gagner en temps réel mais ... je ne sais pas comment me situer exactement par rapport à certains bateaux de la flotte. Mais ce serait chouette de pouvoir gagner en temps réel, on a tout pour !"
Pen Duick VI quittera Lorient pour l'Angleterre
Le départ de Lorient est prévue ce mercredi midi. L'Ocean Globe Race sera courue "à l'ancienne", sans l'assistance des satellites, presque comme lors de la première édition de la Whitbread, en 1973. Pour Marie Tabarly, tout un chacun peut facilement comprendre ce que cela implique : "vous montez dans votre voiture, prenez une carte routière Michelin et vous décidez d'aller faire un road trip d'un point A à un point B en Bretagne, le tout sans GPS. Eh bien c'est la même chose : cela veut dire réapprendre à naviguer avec les étoiles et le soleil, trouver sa position sur le globe par des calculs et pas avec une machine qui nous dit où l'on est. C'est aussi retravailler en calculant les déclinaisons des courants sur les cartes. C'est "old school" comme à l'époque."
Des amateurs dans la course
Autre particularité de l'Ocean Globe Race : la course n'est pas réservée aux professionnels, au contraire 70% des membres d'équipage doivent être amateurs, et c'est avec une petite annonce que Marie Tabraly a recruté ses coéquipiers : "je suis allée voir un peu plus loin que les amis, les copains des copains car j'ai mis une annonce sur Internet. J'ai ouvert les sélections au plus grand nombre et au monde entier parce que j'ai eu des CV de partout. Ce n'est pas du tout le niveau qui m'intéressait, pour certains oui, mais j'ai envie de passer du temps avec les gens... Après, ce sont des gens qui ont une faculté d'apprentissage incroyable et on a juste à charger des programmes en fait. Je préfère avoir des gens comme ça, que je peux moduler, qui sont désireux d'apprendre plutôt qu'avoir des super rockstars, mais à qui on peut rien apprendre et qui pensent tout savoir alors que ce bateau est très particulier."
Parmi les coéquipiers retenus pour participer à l'aventure : Mathys, qui a grandi à Groix, et qui se dit honoré d'avoir été sélectionné, et bluffé par le savoir-faire de Marie Tabarly dans la constitution d'une équipe : "il y a plein de gens qui ont des profils et des âges différents, et au niveau humain cela fonctionne bien. En fait, il ne faut pas non plus que des personnes hyper fortes, il faut des gens polyvalents, "motivateurs", plutôt posés. Il y a un bon équilibre dans la sélection et selon les étapes c'est bien reparti.
Elle est comment comme capitaine Marie Tabarly ? "Je dirais qu'elle sent bien le bateau dès qu'il faut changer de voile. Elle sait prendre de bonnes décisions pour adapter la voilure. J'y vais en confiance, même pour les étapes les plus rudes ou les moments les plus durs, j'ai vraiment confiance."
Pen Duick VI lèvera l'ancre ce mercredi (23 août) à midi, à la Cité de la Voile de Lorient (56) en direction de l'île de Wight, sur la côte sud de l'Angleterre, où le départ de l'Ocean Globe Race sera donné le 10 septembre.
La première étape mènera les 14 bateaux engagés à Cape Town, en Afrique du sud, avant la Nouvelle Zélande.