Lorient. La ville revoit ses barèmes pour élargir l'accès à l'épicerie sociale
Publié : 14 mars 2023 à 9h53 - Modifié : 14 mars 2023 à 9h58 par Dolorès CHARLES
Dans un contexte économique dégradé, et aider la population à lutter contre la hausse des prix et soutenir son pouvoir d’achat, la Ville de Lorient, dans le Morbihan, a décidé de renforcer son offre en direction des bénéficiaires actuels et de l’élargir à plus de personnes dans la précarité.
Dans le contexte d'inflation, la ville de Lorient veut aider davantage d'habitants à boucler leurs fins de mois. La municipalité a décidé de revoir ses barèmes pour élargir l'accès à l'épicerie sociale et aux autres aides du CCAS - le Centre communal d'action sociale. Les aides sont basées sur le "reste à vivre" : c'est l'argent qui reste à un foyer, une fois retirées les dépenses contraintes liées au logement, au transport, et aux remboursements de crédit. Le calcul et le plafond de ce reste à vivre ont été revus, selon Maryvonne Le Grévès, adjointe au maire de Lorient, en charge de l'action sociale et des solidarités :
"Auparavant, notre barème s'arrêtait à 14,50 € de reste à vivre par jour et par personne, ce qui donnait droit effectivement à des achats d'environ 40 €. Désormais, notre barème va jusqu'à 17 €... Avant aussi, quand on faisait le calcul du reste à vivre, on plafonnait aussi les crédits. Là, maintenant, on a aussi fait évoluer ces plafonds pour mieux intégrer les crédits, ce qui change effectivement pour certaines personnes ce reste à vivre et leur donne plus facilement l'accès à cette épicerie sociale ou aux autres aides alimentaires que l'on propose."
Un soutien même aux travailleurs
La ville souligne que l'aide alimentaire n'est pas réservée aux bénéficiaires des minima sociaux, c'est la réalité financière des ménages qui est prise en compte, comme l'explique Aude Dodier, adjoint au responsable du service solidarité au CCAS de Lorient : "on est vraiment sur une logique de ce qu'on appelle un reste à vivre, un calcul du reste à vivre : il prend en compte à la fois les ressources, mais aussi ce que j'ai à payer tous les jours : mon crédit voiture, mon loyer, mes assurances qui peut-être ont augmenté cette année, mes factures d'énergie qui elles ont beaucoup augmenté ou le plein que je dois faire pour ma voiture pour aller travailler, parce que je ne travaille pas forcément à côté de chez moi. Ce sont des choses que l'on va prendre en compte, je pourrais imaginer que parce que je travaille, je n'y ai pas droit, et si finalement j'ai peut-être la possibilité d'être soutenu(e) et au moins d'être orienté vers les bons interlocuteurs."
La ville en soutien des Lorientais-es
Pour le maire de Lorient, les municipalités doivent prendre leur part, pour faire face aux conséquences de l'inflation, et sont particulièrement bien placées pour apporter une aide pertinente. "Les questions de solidarité, d'aide sociale sont très liées à la proximité, souligne Fabrice Loher. C'est nous qui connaissons nos concitoyens, qui savons dans quelles difficultés ils peuvent se trouver, et donc nous avons un CCAS et un service de solidarité qui est à disposition des Lorientais et des Lorientais pour pouvoir les aider à passer le cap difficile de pertes de revenus ou de factures d'énergie qui doublent ou triplentquelquefois et qui rendent leur paiement très compliqué. N'hésitez pas à franchir le pas de nos services ! Peut être que pourrez bénéficier des aides mises à disposition, il n'y a pas de gêne à avoir... Nous sommes aux côtés des Lorientais-es en difficulté pour les aider à passer ce cap."
Une commission de secours
Lorient veut rappeler que les CCAS peuvent apporter une aide ponctuelle, exceptionnelle, pour tirer un habitant d'un mauvais pas, même si cette personne n'est pas dans la pauvreté. C'est une forme de prévention, comme l'illustre Pascal Beuzit, responsable du service solidarité au CCAS de Lorient : "par exemple quelqu'un qui travaille, qui a besoin de sa voiture pour aller au travail et malheureusement sa voiture le lâche, il va peut être à l'heure actuelle penser faire un crédit revolving et ce crédit va être difficile à rembourser parce que le taux est très important. L'objectif est qu'il vienne nous voir en amont pour voir comment on peut solliciter notre commission de secours qui peut intervenir sur des situations très spécifiques, une aide ponctuelle, et éviter ainsi la dégradation de la situation."
Les horaires d'ouverture du CCAS et de l'épicerie sociale de Lorient ont été adaptés pour permettre à des personnes qui travaillent d'y passer entre midi et deux ou en fin d'après-midi.
Par ailleurs Lorient organise du 3 au 13 avril une grande collecte de produits d'hygiène, dont les prix ont particulièrement augmenté. Les lorientais seront invités à déposer des produits dans le hall d'accueil de l'hôtel de ville, et ces produits seront mis à disposition à l'Epicerie sociale.